Publié le 18 Aug 2017 - 23:03
PROCES DU SACCAGE DE 147 BUREAUX DE VOTE A TOUBA

Serigne Assane Mbacké et Mor Lo en liberté provisoire 

 

Le leader du mouvement Appel 221 et le plénipotentiaire de la coalition Benno Bokk Yaakaar de Mbacké, arrêtés dans le cadre du saccage des 147 bureaux de vote de l’Université Cheikh Abdou Lahat Mbacké de Touba, sont rentrés chez eux en attendant le délibéré de leur procès prévu jeudi prochain.    

 

Serigne Assane Mbacké et Mor Lo, placés sous mandat de dépôt depuis le 10 août 2017, ont obtenu une liberté provisoire, hier, après leur comparution devant le tribunal de grande instance de Diourbel. Ils retourneront tout de même jeudi prochain devant la barre pour connaître le sort que leur réserve la juridiction répressive qui a mis en délibéré l’affaire. Les juges ont finalement donné une suite favorable à la requête de Maître El hadji Amadou Sall, un des conseillers de Serigne Assane Mbacké.  L’ancien ministre de la Justice, dernier intervenant au procès, a demandé au président du tribunal d’octroyer une liberté provisoire aux prévenus, dans le cas où il décide de renvoyer la décision finale.  Le parquet s’est rapporté à la demande de l’avocat du guide religieux. Ainsi, les deux prévenus, jugés hier pour destruction de biens publics et commission d’actes tendant à empêcher des citoyens d’exercer leurs droits civiques, sont rentrés chez eux, en attendant de connaître l’issue de leur procès, le jeudi 24 août 2017.

Il faut dire que les choses sont bien engagées pour Serigne Assane Mbacké et Mor Lo. Qui peuvent compter sur le réquisitoire du représentant du parquet pour obtenir une liberté définitive. Ils seront libres de toutes poursuites, si le président et ses deux assesseurs exhaussent le vœu du ministère public. Le substitut du procureur de la République a sollicité la relaxe au bénéfice du doute en leur faveur. Il fonde son argumentaire sur les variations du témoin Modou Diop alias baye Dame et la géo-localisation de la Sonatel. « Le témoin qui est à l’origine de l’arrestation de Mor Lo est revenu sur ses déclarations, devant la barre. Assane Macké, lui, a été arrêté après la diffusion d’une vidéo sur le net.  Mais la géo-localisation a démonté que ces deux prévenus n’étaient pas à l’université Cheikh Abdou Lahat Mbacké au moment du saccage des bureaux de vote. Donc, il n’y a aucun élément du dossier qui peut établir leur culpabilité », soutient-il.

Serigne Assane Mbacké et Mor Lo nient en bloc

Cette réquisition du ministère public a été appréciée tour à tour par Mes El Hadji Diouf, El Hadji Amadou Sall, Abdoulaye Babou, Bassirou Ngom et Mamadou Seck. Leur confrère Me Adama Fall est allé plus loin en exigeant la relaxe pure et simple de Serigne Assane Mbacké. Pour lui, le parquet n’est pas allé jusqu’au bout de sa logique ; il aurait dû demander la libération des prévenus. Car, dit-il, il n’y a pas de lien de causalité entre la diffusion de la vidéo et le saccage des bureaux de vote, car le film a été posté sur le net le lendemain des élections. Mes Abou Dialy Kane et El Hadji Diouf ont renchéri en demandant au président d’annuler les poursuites contre le militant du parti démocratique sénégalais en application de l’article L 111 du code électoral. D’après eux, cette disposition interdit de poursuivre, d’arrêter ou d’interpeller un candidat investi aux élections législatives, avant la proclamation des résultats définitifs.  

D’ailleurs, le plénipotentiaire de la coalition Benno Bokk Yaakaar et le leader du mouvement Appel 221 ont contesté les faits qui leur sont reprochés. Mor Lo a soutenu avoir quitté le centre de vote de l’Université Serigne Abdou Lahat Mbacké, après 12 heures, et qu’il n’est pas revenu sur les lieux. Serigne Asssane Mbacké a assumé les menaces qu’il a proférées dans une vidéo postée sur un site d’information, mais nie son implication dans le saccage des 147 bureaux de vote. « Je n’ai pas mis mes pieds à l’université Cheikh Abdou Lahat, tout le long de la journée des élections. J’étais à la sous-préfecture de Ndam, au moment où le centre de vote a été saccagé. C’est quelques heures après que j’ai été informé du saccage et de l’arrestation de Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly », s’est-il défendu.   

OUMAR BAYO BA (DIOURBEL)

Section: