Publié le 19 May 2016 - 09:43
PROFIL D’ABDOULAYE DIAGNE ET D’ALIOU DIOP

Deux purs parquetiers au cœur de la traque

 

Abdoulaye Diagne et Aliou Diop sont nommés depuis mardi Procureur spécial et substitut adjoint près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Des parquetiers ‘’purs et durs’’.

 

La traque des biens mal acquis a de nouveaux maîtres, depuis avant-hier. Les magistrats Abdoulaye Diagne et Aliou Diop sont nommés, respectivement, Procureur spécial et substitut spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Ils remplacent Cheikh Tidiane Mara et son adjoint Ibrahima Ndoye. Le premier est parti à la retraite. Le second est nommé procureur de la République près le tribunal de grande instance de Saint-Louis. Les deux nouveaux maîtres de la traque  sont des ‘’parquetiers purs et durs’’, comme l’on dit dans le Temple de Thémis. Cependant, lorsqu’il a fallu interroger plusieurs magistrats pour en savoir davantage sur le troisième Procureur spécial de la CREI. La même rengaine est revenue plusieurs fois. ‘’Je ne peux pas mettre un visage sur son nom’’, ont dit plusieurs de ses collègues.

En d’autres termes, Abdoulaye Diagne est décrit comme étant quelqu’un de ‘’très discret’’. A 51 ans, celui qui est entré dans le corps de la magistrature sénégalaise a toujours été parquetier, sauf en juillet 2012, lorsqu’il a été nommé comme juge à la commission d’instruction de la CREI. Mais auparavant, le natif de Ziguinchor, titulaire d’une Maîtrise en Droit des affaires, a été tour à tour substitut du Procureur près le Tribunal de grande instance de Dakar puis de Saint-Louis entre 1999 et 2006. Dans son ascension, le successeur de Cheikh Tidiane Mara s’est retrouvé également aux Cours d’appel de Saint-Louis et de Kaolack avant d’atterrir à la CREI où il est depuis juillet 2012.

Quid de son substitut ? Les mêmes qualificatifs lui sont collés. Aliou Diop est présenté comme un parquetier dans l’âme. Puisque le substitut près la CREI a servi au parquet de Dakar, de Kolda et de Kaolack, notamment, à la Cour d’appel. Présenté comme un homme ‘’pondéré, calme’’, avocats et magistrats le qualifient de ‘’très compétent en matière pénal’’. Lorsqu’il était en poste à Kolda, il a exhumé l’affaire Dominique Lopy, décédé le samedi 12 avril 2007, dans les locaux du commissariat urbain de Kolda, sept ans après les faits. Deux des quatre policiers jugés, dans le cadre de cette affaire, ont été condamnés à six mois d’emprisonnement ferme pour les délits de violences et voies de faits et à payer chacun 100 mille francs à la famille de Dominique Lopy.

La traque qui est au point mort depuis la condamnation de Tahibou Ndiaye va-t-il reprendre avec le binôme ? Le temps, qui est le meilleur juge, édifiera.  

FATOU SY  

 

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