Publié le 6 Apr 2016 - 00:11
PROPOS DU PRESIDENT SUR L’EDUCATION

Le scepticisme des syndicats

 

Après le discours du chef de l’Etat Macky Sall à la veille de la fête de l’indépendance, les enseignants apportent leurs réactions.

 

Amadou Diaouné (SG du Sudes)

‘’Il faut une planification dans le temps’’

‘’C’est un appel opportun et qui vient à son heure quand même. Il lance un appel sous-tendu par sa volonté de trouver des solutions par rapport aux problèmes qui se posent. Je pense que c’est à saluer. Maintenant les engagements qui ont été pris par le gouvernement, il faudrait qu’il veille à les matérialiser. On ne demande pas l’impossible. Nous savons que le coût de ces accords est assez lourd, mais il faut une planification dans le temps et un respect rigoureux des délais.

Par rapport à la mise en solde des enseignants qu’il a décidé de porter à 10 000, il faudrait faire tout pour que le protocole d’accord, dans les deux années à venir, soit derrière nous. La matérialisation de ces accords constitue une source d’apaisement importante du système scolaire. Si le président de la République prend l’engagement de mettre en solde 10 000 enseignants, c’est une volonté forte qu’il faut saluer.’’

Yankhoba Seydi (SG adjoint Saes)

‘’Nos revendications ne sont pas chiffrables’’

‘’Le Président a dit que 72 milliards sont pour la mise en œuvre des accords avec les syndicats, son gouvernement a dit le contraire. Nous, à notre niveau, les quatre points de notre préavis sont relatifs à l’application de la loi et c’est ce que nous demandons. Nos revendications ne sont pas chiffrables. D’abord, le ministre Mary Teuw Niane et le gouvernement ont parlé de 4 milliards et quelques alors que lui en aparté nous disait qu’il était conscient que ça ne faisait même pas 4 milliards. Et les calculs du ministère des Finances ont donné 3,3 milliards. Le Président l’a confirmé avant-hier. Tout le monde a entendu, et il (ministre) a fait la publicité dans la presse comme si la revendication du Saes se chiffrait à 300 milliards. C’est un mensonge. La preuve : le discours du Président qui est venu dire le contraire. Et même dans les 72 milliards, le Président a dit que ce sont des accords avec les syndicats ; il y a quatre autres syndicats.’’

Mamadou Lamine Dianté (SG du Grand Cadre)

‘’Il n’y a pas quelque chose de concret posé sur la table’’

‘’Si le chef de l’Etat qui parle d’efforts consentis s’était permis d’évaluer le niveau de mise en œuvre des mesures qu’il avait prises depuis octobre 2015, il comprendrait mieux qu’il n’y a aucun effort fait par son gouvernement. C’est ce qui explique les mouvements de grève que nous connaissons.

Par rapport aux 5 000 mises en solde indiquées dans la loi de finance initiale, elles relèvent d’une décision unilatérale du ministère de l’Économie, des Finances et du Plan. L’accord conclu avec le PM, c’était la prise en charge de l’opération coup de poing dont les actes d’intégration. Si dans la loi de finance initiale, le ministère a inscrit 5 000 mises en solde pour l’année 2016, nous considérons que cela n’engage que les auteurs de ce quota. Maintenant si le Président estime que son gouvernement va porter à 10 000, cela pose problème. Il y a plus de 10 000 dossiers de mises en solde qui attendent au niveau de la Direction de la solde. Avec toutes les échéances connues par rapport aux délais fixés dans l’exécution du protocole, nous sommes obligés d’être prudents. Ce discours ne peut pas garantir un apaisement du climat social dans l’espace scolaire car jusqu’à ce jour, nous sommes dans des projections. Il n’y a pas quelque chose de concret posé sur la table.’’ 

AIDA DIENE

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