Le retour aux sources de l’enfant de la Médina
Finalement, elle arrive. Rahma Ndao, américano-sénégalaise, ‘’exceptionnellement surdouée’’, va fouler aujourd’hui le tarmac de l’aéroport international Blaise Diagne de Diass, avec sa maman Aïssata Sall. Elle sera reçue par plusieurs autorités dont le ministre de l’Education nationale.
Ils sont nombreux les jeunes Sénégalais à rêver des Etats-Unis. Pour certains, il est fou d’imaginer, même un instant, l’inverse. C'est-à-dire un jeune ‘’Américain’’ qui rêve du Sénégal et d’Afrique. Tel est pourtant le choix de Rahma Ndao, pensionnaire de la très prestigieuse organisation internationale Mensa (seuls peuvent y entrer les gens dont le quotient intellectuel est largement au-dessus de la moyenne normale. L’admission se fait par le biais d’un concours très rigoureux : Ndlr). Son rêve est devenu réalité. Elle va fouler, aujourd’hui, pour la première fois, la terre de ses ancêtres.
Jointe par téléphone avant son départ de la ville de Pickerington dans l’Ohio, sa mère, native de la Médina qu’elle a quittée il y a plus de 25 ans, raconte la joie de sa fille. ‘’Rahma est euphorique. Elle est très contente, depuis qu’on lui a annoncé ce voyage. Elle ne cesse d’ailleurs de chambrer son frère et ses sœurs qui n’ont jamais eu cette chance. En fait, elle a toujours aimé le Sénégal. Ce, depuis toute petite’’.
Agée aujourd’hui de 15 ans, réputée être un crack, ‘’exceptionnellement surdouée’’, la scientifique a finalement tapé dans l’œil les autorités sénégalaises qui vont la recevoir au cours de son séjour à Dakar. Les services du ministère de Serigne Mbaye Thiam semblent avoir été touchés par la marque de patriotisme de cette famille qui aurait pu encourager son enfant à défendre, au Mensa, les couleurs de son pays de naissance. Pour cela, Rahma mérite tout l’appui des gouvernants, souligne l’entourage du ministre.
Elle n’a certainement pas été à une Coupe du monde, encore moins aux Jeux olympiques. Elle n’a pas, non plus, été consacrée au cours d’une soirée de lutte ou de musique, comme Modou Lo à Demba Diop ou Waly Balago au Grand Théâtre. Mais cela n’empêche, dans son domaine, elle n’a pas fait moins honneur à sa patrie. En hissant le drapeau national au deuxième rang des pays africains ayant au moins un représentant au Mensa. Ce qui lui vaut de côtoyer des prix Nobel.
Il faut noter que le Mensa compte 100 000 membres sur les plus de sept milliards d’individus qui composent la planète.
Visite au pas de charge
De nationalité américano-sénégalaise, Rahma Ndao s’est retrouvée, après sa réussite audit concours, devant une équation difficile à résoudre : celle de devoir choisir entre son pays de naissance et le pays d’origine de ses parents. Comme l’annonçait ‘’EnQuête’’ dans son édition du 8 mars dernier, elle a décidé d’arborer, au sein de l’institution, le maillot aux couleurs de la forêt, de l’or et du sang, plutôt que celui de la bannière étoilée. Depuis lors, la petite ne tarit de rêves envers le Sénégal que lui chantent tant ses parents. Sans même le connaitre, elle a fini de le porter dans son cœur. Tout comme sa maman qui revendique avec fierté ses origines médinoises, Rahma fait de la commune de Bamba Fall sa priorité. Pour elle, le Sénégal et l’Afrique comptent plein d’autres Rahma qui peuvent valoir au continent plein de satisfactions, s’ils sont mis dans des conditions optimales de réussite.
Ambassadeur de la Mensa, elle en fait son cheval de bataille. Sa visite, en raison de l’année scolaire en cours, ne durera que quelques jours. Au pas de charge, elle rencontrera le ministre de l’Education nationale, l’Académie des sciences, la Fondation Kéba Mbaye, les autorités de l’Institut africain de management, le lycée d’excellence Mariama Ba des jeunes filles… Charité bien ordonnée commençant chez soi, Rahma Ndao visitera également l’école Anne-Marie Javouey de la Médina, l’orphelinat des sœurs franciscaines… Elle va enfin rencontrer le maire Bamba Fall ainsi que d’autres autorités administratives et culturelles de la ville.
MOR AMAR