La force est-africaine veut se réorganiser dans le Nord-Kivu avec un retrait du M23 en mars
La force de la Communauté est-africaine (EAC) a défini le 9 février 2023 sa nouvelle feuille de route dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). L’EAC compte s’y réorganiser, tout en s’assurant du cessez-le-feu avec le M23 ainsi que du retrait en mars 2023 de cette rébellion qui occupe plusieurs zones de la province du Nord-Kivu.
Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les combats se poursuivent entre l’armée et les rebelles du M23. Les affrontements se sont rapprochés ces derniers jours de la ville de Sake au Nord-Kivu, dernière grande localité avant Goma, la capitale provinciale. Une situation qui a conduit le 4 février à une réunion en urgence des chefs d’État de la Communauté est-africaine (EAC). Sommet suivi le jeudi 9 février par une rencontre des chefs d’état-major de la région qui ont tracé une nouvelle feuille de route pour une sortie de conflit.
Ce document confidentiel, qui a fuité ce weekend, a été authentifié par RFI. Les chefs d’état-major y ont donc acté le non-respect des précédentes échéances décidées lors d’un sommet des chefs d’État organisé en novembre 2022 : à savoir le cessez-le-feu et le retrait des rebelles du M23 des zones occupées.
En conséquence de quoi, les chefs d’État-major proposent une nouvelle feuille de route avec d’une part la mise en place d’un mécanisme chargé de vérifier le bon respect du cessez-le-feu. En parallèle, il est toujours question d’un retrait du M23.
Un retrait du M23 articulé en trois phases
Retrait que le document articule en trois phases : du 28 février au 10 mars, il concerne Kibumba et Rumangabo, des zones que le M23 est d’ailleurs censé avoir déjà rendues à l’EAC, mais aussi les localités récemment conquises sur l’axe Sake-Butembo. Du 13 au 20 mars, ils doivent se retirer des zones centrales du Nord-Kivu, celles autour du parc des Virunga et 23 au 30 mars des positions conquises au mois d’octobre : Rutshuru et Kiwanja, mais aussi de Bunagana, première localité dont le M23 a pris le contrôle en juin.
Dans les recommandations des chefs d’état-major des armées de l’EAC figure un nouveau déploiement des effectifs militaires. Les Kenyans ne seront plus les seuls à occuper les zones libérées. Des troupes burundaises doivent prendre place côté Masisi, les Sud-Soudanais doivent renforcer les Kényans sur l’axe central entre Goma et le Nord du Rutshuru et les Ougandais doivent se positionner dans la partie est du territoire.
Un nouveau déploiement qui doit accompagner le retrait du M23. Une échéance qui pose la question du renfort des troupes, puisqu’à ce jour seul le contingent kényan est à Goma. Il va donc falloir acheminer rapidement des militaires burundais, ougandais et sud-soudanais. Une logistique qui n’est pas détaillée dans le document où il n’est pas non plus fait mention des effectifs prévus pour chaque contingent.
Cette nouvelle feuille de route prévoit aussi une intervention plus large des troupes de l’EAC qui concerne même des zones qui ne sont pas occupées actuellement par les rebelles du M23. En revanche, le document met clairement le dialogue entre les parties au cœur de la résolution du conflit et n’évoque pas une éventuelle offensive contre le M23.
RFI.FR