Le plan de l'Ansd pour les malades mentaux
Alors que le recensement général de la population démarre effectivement aujourd'hui, l'Agence nationale de la statistique et de la démographie n'entend pas laisser en rade les malades mentaux errants. Ces derniers seront pris en charge par un dispositif particulier, avec la collaboration de leurs familles.
Le président de l'Association sénégalaise pour le suivi et l'assistance aux malades mentaux (Assam), Ansoumana Dione, avait récemment fait une sortie publique contre l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) qu'il avait accusée de mettre à l'écart cette catégorie sociale dans le cadre du Recensement général de la population, de l'habitat, de l'agriculture et de l'élevage (Rgphae) qui démarre aujourd'hui.
«Nous avons appris, suite à une formation organisée pour les agents recenseurs, du 23 octobre au 9 novembre 2013, que les malades mentaux errants ne seront pas pris en compte par cette importante opération qui, pourtant, concernera la population flottante regroupant les enfants de la rue, les sans domicile fixe, entre autres, avec l'aide bien sûr de la force publique, police et gendarmerie», avait réagi Dione. «Normalement, cette formation devait intégrer cette couche extrêmement vulnérable de notre société qui est partie intégrante de notre population mais, pour nos Gouvernants actuels, ces individus issus de nos propres familles ne méritent surtout pas cette considération», s'était-il ému.
Interpellé à ce sujet, Babakar Fall, Directeur de l'Ansd, maître d’œuvre du recensement, a apporté des précisions qui recadrent le débat face à une «mauvaise information» distillée au niveau de l'Assam. Pour M. Fall, les agents recenseurs ont toujours utilisé une «approche particulière» pour recenser cette couche particulière de la population. Mieux, dit-il, il n'a jamais été question de les mettre à l'écart. Bien au contraire !
A couche particulière, dispositif particulier !
Ensuite, c'est le coordonnateur technique, Cheikh Tidiane Ndiaye, qui ira plus loin dans les explications. «Les membres de l'Assam n'ont pas bien compris. Le recensement intègre toutes les composantes de la société. Il classe les populations en trois catégories : les ménages ordinaires, les ménages collectifs et les populations flottantes qui intègrent les malades mentaux errants.»
En raison de la particularité de cette couche sociale, l'Ansd déploie ainsi sur le terrain, selon Cheikh Tidiane Ndiaye, une équipe d'agents recenseurs suffisamment chevronnés pour aborder sereinement et efficacement les malades mentaux errants. Cette équipe est ainsi différente des autres groupes de recenseurs qui sillonnent le territoire national, au contact des autres couches de la population. «C'est une opération particulière qui nécessite l'intervention d'agents expérimentés qui maîtrisent les différentes techniques d'approche. Ces équipes se rendent aussi bien dans les hôpitaux psychiatriques que dans les rues», explique le coordonnateur technique du recensement général. «Elles sont assez outillées pour mener à bien leur mission même si elles collaborent, si nécessaire, avec leurs familles car il ne faut pas perdre de vue que même malades, les malades mentaux ont des familles», a-t-il ajouté. Pour atteindre son but à ce niveau, l'Agence nationale de la statistique et de la démographie indique s'être «organisée pour avoir un dispositif de contrôle et pour assurer les mesures de sécurité...»
MATEL BOCOUM