Le contrôleur général Amadou Hamady Lam, Directeur du Groupement mobile d’intervention (Gmi), a demandé, hier à Thiès, aux 140 éléments du 6e contingent de l’Unité de police constituée (Senfpu2), en partance pour le Mali, de rester vigilants et professionnels, car le contexte est difficile.

‘’Votre déploiement intervient à un moment assez complexe du processus de paix au Mali. Sur le plan politique, on note une accalmie relative, après les élections présidentielles du mois passé. Cependant, les groupes djihadistes continuent de harceler les forces de défense et de sécurité locales et étrangères. C’est pourquoi vous devez faire preuve de beaucoup de vigilance et de professionnalisme pour anticiper sur les événements. Vous serez donc déployés dans ce contexte difficile. Mais vous en avez les moyens’’, prévient Amadou Hamady Lam.

Pour faire face à cette complexité et réussir la mission qui leur est assignée, le directeur du Groupement mobile d’intervention (Gmi) demande aux soldats onusiens de faire preuve de ‘’beaucoup de vigilance et de professionnalisme’’, en vue d’anticiper sur les événements dans les théâtres d’opération. Une mission pas du tout impossible, ajoute le commissaire de police divisionnaire de classe exceptionnelle. Ainsi, il les exhorte à rester ‘’au service exclusif de la paix’’ dans les formes et limites prescrites par leur mandat.

En effet, après avoir suivi une formation complète avec, à l’appui, un programme d’entraînement adapté au contexte sécuritaire de leur terre d’accueil, dispensé par les experts de l’Ecole internationale de la paix Alioune Blondin Diop de Bamako, les soldats de la paix du 6e contingent de la Senfpu2 vont être déployés, dans les prochains jours, au Nord-Mali. Fort de 140 éléments dont 14 femmes (notamment le chef de peloton, lieutenant Aminata Tall), ce 6e contingent fourni par la police nationale doit assurer la relève du 5e en fin de mission en terre malienne. Il est composé de quatre sections dont trois opérationnelles et une section spécialisée. Un déploiement qui entre dans le cadre de la Mission de maintien de la paix des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).

Gao sera le lieu de résidence des 140 éléments dudit contingent pour les 12 mois à venir, voire plus. Une terre complexe en proie à des groupes djihadistes. Tout comme les autres localités du Nord-Mali, notamment Kidal, Mopti ou encore Tombouctou…

Com contingent : ‘’Nous nous sommes bien préparés’’  

Après avoir procédé à la remise du drapeau au commandant du contingent Daouda Bodian, devant les autorités civiles et militaires au camp tropical, le directeur du Gmi a demandé aux uns et aux autres de respecter ‘’toujours et en tout lieu et toute circonstance’’ l’emblème qui leur a été confié. ‘’Le drapeau représente un des emblèmes les plus sacrés de notre nation. Il doit flotter fièrement dans tous les théâtres d’opération où notre pays est engagé. Ayez un comportement responsable, faites preuve de détermination et surtout de discipline dans vos missions quotidiennes. Le monde vous observe, les Sénégalais que vous représentez vous observent. Le Sénégal a toujours envoyé des troupes dans les différents théâtres d’opération et elles y ont laissé une image enviable. Cette image, vous ne devez guère la ternir’’, conseille gentiment Amadou Hamady Lam.

A sa suite, le commandant du contingent a indiqué que la mission qui les attend à Gao est certes difficile, mais, précise-t-il, elle a été bien ‘’préparée’’ dans le cadre de la formation pré-déploiement. ‘’Nous sommes bien formés par le personnel de l’Unitar et celui de l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Diop de Bamako. Avec le professionnalisme de la police sénégalaise, nous pensons pouvoir relever tous les défis qui vont se présenter à nous en République sœur du Mali. Nous avons été formés par un personnel malien. Étant ressortissant de ce pays, il nous a bien fait découvrir les rouages de ce conflit, depuis le début des années 60. Donc, je peux dire que nous nous sommes bien préparés pour mieux y faire face’’, décortique le commissaire de police centrale Daouda Bodian. Poursuivant, le commissaire du commissariat du Point E invite ses ‘’frères soldats onusiens’’ à tenir bon pour la réussite de la mission qui les attend en terre malienne.

A noter que la première unité de police a été déployée au Mali le 15 juin 2013. Aujourd’hui, plus de 700 éléments de la police nationale ont été déployés au Mali pour tenter de faire revenir la paix sociale dans ledit territoire.

GAUSTIN DIATTA (THIES)