Publié le 5 Oct 2018 - 23:10
RENTREE SCOLAIRE A SAINT-LOUIS

Inondations, insalubrité et vétusté annulent l’ouverture

 

Les élèves ont repris, ce jeudi, le chemin de l’école. A Saint-Louis, ‘’Ubi tey, Jang tey’’ ne reste qu’un slogan. La quasi-totalité des établissements scolaires sont sous l’emprise des eaux.

 

Soukeyna Konaré à Balacoss, Justin Ndiaye à Darou, Insa Coulibaly à Ndiolofène et Khayar Mbengue sont toutes des écoles de la ville de Saint-Louis qui ont, en commun, un décor marqué par une insalubrité insoutenable. Leurs cours sont envahies par une eau verdâtre, les herbes et les ordures. Hier, jour de rentrée des classes, peu de potaches s’y sont rendus. L’état de ces établissements scolaires a poussé les parents d’élèves à retenir leurs enfants chez eux. Le constat a été fait par les autorités qui les ont visités.

‘’Nous lançons un appel pressant à la mairie à sortir les moyens pour nettoyer l’école, de même que les Asc du quartier’’, a lancé le directeur de l’école Soukeyna Konaré de Balacoss. Très affecté par l’état de vétusté et de délabrement de son école, il souligne qu’il faut vite agir. A Guinaw-rails, quartier envahi par les eaux de pluie, on ne pense même pas à l’ouverture des classes. La seule école élémentaire, non clôturée, est impraticable. Là-bas, portes et fenêtres jonchent le sol. Les tables-bancs sont cassés. Les armoires et les bureaux des enseignants n’existent même plus, les tableaux sont troués. Ici, on voit mal comment la rentrée scolaire pourrait être effective dans un avenir proche. Pire, dans la cour de l’école, une eau nauséabonde y fait la loi. Pour couronner le tout, les toilettes sont impropres.

Les jeunes à la rescousse, à Boli Diaw

A Boli Diaw, dans le quartier de Diamaguène, ce sont les jeunes du coin qui s’activent à rendre l’école propre. Ils désherbent la cour et nettoient les salles. ‘’Nous avons mal de voir le site dans cet état et c’est pourquoi on s’est réuni, ce matin (hier), pour lutter contre l’insalubrité, afin de permettre à nos jeunes frères d’être dans les conditions idoines d’apprentissage’’, explique le président du conseil de quartier, Coundoul Diop. M. Diop fustige le manque de responsabilité des autorités administratives et académiques. ‘’On ne peut pas comprendre qu’à Saint-Louis, berceau de l’éducation du pays, on trouve des écoles vétustes, sales’’, se désole-t-il. M. Diop cloue au pilori la commune. ‘’L’élémentaire est une compétence décentralisée. C’est à la mairie de trouver des solutions, mais elle en est incapable’’, fulmine le président du conseil de quartier.

A Khar Yalla, site de recasement des familles sinistrées des raz-de-marée, les jeunes élèves ne songent même pas à aller à l’école. Dans ce milieu défavorisé, on lutte quotidiennement pour sa survie. La seule école qui jouxte ces tentes de fortune est fréquentée par les élèves des quartiers environnants. Les fils des pécheurs touchés par l’avancée drastique de la mer n’ont pas le cœur à l’école. A notre passage à Khar Yalla, ces derniers sautaient, jouaient, gambadaient. Pour ces mômes, l’école n’est pas un moyen de réussite.  ‘’Nous voulons retourner à la mer. On y gagne vite de l’argent’’, lance un jeune d’une quinzaine d’années.

Par contre, à Ngallèle, les élèves ont regagné les salles, car la situation n’est pas alarmante. Le désherbage a été fait. Il n’y a pas trace d’eau stagnante. Malgré la vétusté des bâtiments, les élèves sont dans des conditions acceptables pour débuter l’année scolaire.

Les élèves du secondaire sont toujours en vacances

Pour les lycées et collèges, c’est toujours les vacances. A Charles de Gaulle, Cheikh O. F. Tall, Ameth Fall, Télemaque Sow et autres, c’est le calme plat. Le personnel administratif s’attèle aux derniers réglages pour un bon déroulement des inscriptions pédagogiques. Il faut signaler qu’au collège Duguay Clédor Ndiaye, l’ouverture n’est pas de sitôt. Le mur est parsemé de fissures béantes. L’odeur qui s’y dégage démontre la vétusté des salles. En effet, cette école date du temps des colons. Vu la situation, le peu de personnel trouvé sur place demeure pessimiste pour un bon déroulement des cours.  L’établissement est entouré de sachets plastiques et de quelques ordures ménagères, au grand dam des visiteurs et des écoliers.

FARA SYLLA

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