Les femmes de Léona réclament plus de soutien
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Le développement de Saint-Louis doit être l'affaire de tous. C'est la conviction de Fatou Diouf Sène dite ‘’Adja Feuz’’, responsable politique de l’APR et adjointe au maire de la commune de Saint-Louis. D'ailleurs, elle n'hésite jamais à ranger ses casquettes de politique et d'enseignante pour enfiler sa robe de femme de développement auprès de ses sœurs transformatrices de céréales et de produits détergents du quartier Léona. Cependant, tout n'est pas rose dans la production.
La politique n'est pas un métier, on peut en faire, mais pas tout le temps, a lancé, tout de go Mme Sène. Pour l'adjointe au maire chargée du cadre de vie, des affaires foncières et domaniales de la commune de Saint-Louis, les femmes ne peuvent plus tout attendre de leurs époux ou autres soutiens de famille. Par conséquent, elles doivent entreprendre et participer au développement. C'est la raison pour laquelle, a-t-elle ajouté, des centaines de femmes leaders du quartier Léona ont été rassemblées pour des sessions de formation.
"Pour démarrer cette initiative, la première dame, Marième Faye Sall, nous avait accordé une subvention qui nous a permis d’organiser pour les femmes de Léona des sessions de formation aux techniques de transformation des céréales locales et de fabrication de produits détergents. Ces sessions de formation ont été également mises à profit pour mieux communiquer entre nous et réfléchir sur la chaîne de solidarité que nous avons mise en place, en vue de s’entraider", a renseigné Fatou Diouf Sène.
Divisées en deux groupes de travail, les femmes leaders parcourent Léona et autres quartiers pour transmettre les techniques de formation auprès de leurs autres sœurs de la commune et du département de Saint-Louis. "Pour donner le tempo, j'ai créé dans ma zone un groupement de 70 membres dont 40 femmes s'occupent de la transformation des céréales locales et les 30 autres s'activent dans la production de produits détergents. Pour lancer nos activités, nous avons cotisé entre sœurs et depuis lors, nous roulons sur fonds propres et sur les recettes de la vente des produits. Les femmes qui travaillent dans la production y gagnent 2 500 à 3 000 F par séance. Ce qui n'est pas négligeable pour ces braves dames, à la fin de chaque mois", a signalé l'adjointe au maire.
Mais malgré la volonté et l'engagement affichés pour mener des activités de développement, les femmes rencontrent beaucoup de difficultés dans l'accompagnement. "Après la formation, elles peinent à trouver des financements pour mener une commercialisation à grande échelle des produits. Souvent, ce sont des bonnes volontés, pour les encourager, qui achètent les produits pour en faire après des dons dans certaines structures. Situation à laquelle les autorités locales doivent accorder plus d'attention pour appuyer les femmes afin de mieux lutter contre la pauvreté", a indiqué Adja Feuz Diouf Sène.
En attendant la réaction des autorités interpellées, la responsable politique de l'APR et femme de développement s’active à trouver des partenaires capables de l’appuyer dans sa démarche.
Ibrahima Bocar SENE (Saint-Louis)