L’Etat est passé à côté de la plaque, selon GËM SA BOPP
La fraude sur le concours des élèves instituteurs n’en finit pas de susciter des réactions. La dernière en date, celle du mouvement ‘’Gëm sa bopp’’, qui estime que l’Etat a été d’une sévérité extrême dans ses sanctions.
La ‘’radiation‘’ des 600 élèves-maîtres suite à des cas de fraude relevés lors du concours d’Efi n’est pas du goût du mouvement ‘’Gëm sa bopp’’.
En fait, dans un communiqué parvenu à EnQuête, le porte-parole du bureau exécutif, Mamadou Diallo, estime qu’‘’au-delà de la guillotine des fossoyeurs, la sentence déclenchée par la haute autorité éducative peut être jugé de trop quand des centaines de jeunes Sénégalais qui voyaient leur avenir déjà radieux se retrouvent encore au chômage et dans le désespoir’’.
Il juge qu’au lieu d’opter pour l’orthodoxie, le ministre de l’Education aurait dû miser sur la flexibilité. Explications : ’’à la place d’une mesure extrême (radiation pure et simple), il serait plus judicieux d’organiser pour eux un test de niveau pour mesurer leur degré d’aptitude à enseigner, test au sortir duquel les méritants seraient maintenus et le résidu recalé pour de bon’’.
Loin de saluer la décision de Serigne Mbaye Thiam qui ‘’a fait d’une pierre deux coups en liquidant les corrompus et en mettant hors de saison les corrupteurs (élèves et maîtres)’’, il estime que ‘’cette décision historique aurait le mérite de faire une lecture objective dans cette affaire en redonnant espoir aux jeunes enseignants compétents mais qui ont été bernés dans leur quête ardue du sésame devant leur ouvrir les portes de l’éducation’’.
Pour donner du crédit à leur proposition, Mamadou Diallo ne manque pas de rappeler que ‘’certains parmi les recalés brandissent fièrement leurs diplômes de Baccalauréat et /ou de Licence’’. Il s’y ajoute que le nouveau régime ne doit pas perdre de vue que ‘’le Sénégal est résolument tourné à fermer la page sur le recrutement clientéliste, politico-politicien, d’enseignants de tous bords.’’
Pour Mamamou Diallo et ses camarades, le chantier est encore plus vaste dans la mesure où ‘’c’est tout le système qu’il faut revoir. Le scandale des élèves-maîtres est la preuve tangible que les organes de gestion du Ministère sont poreux surtout au niveau du contrôle a priori.
Du coup, les autorités ne doivent pas se voiler la face : ‘’la corruption a phagocyté l’appareil d’Etat. Le ver est dans le fruit. Il faut à la place des sanctions trouver des mécanismes de gestion et de contrôle fiables et transparents surtout quand il s’agit de recruter des agents qui auront la lourde charge de former le futur Sénégalais (l’apprenant)’’.
Matel BOCOUM