Publié le 13 Nov 2024 - 13:43
SOMMET ARABO-ISLAMIQUE DE RIYAD

Des actions concrètes contre l'agression israélienne

 

Au cours du sommet extraordinaire tenu le lundi 11 novembre dernier à Riyad, les chefs d'État de la Ligue des États arabes et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) se sont réunis pour répondre à l'aggravation de la situation en Palestine et au Liban, suite aux actions israéliennes. Le président Bassirou Diomaye Faye a pris part à cette rencontre, organisée à l'initiative de l'Arabie saoudite.

 

Lors de ce sommet arabo-islamique extraordinaire, diverses résolutions ont été adoptées. En réponse à la recrudescence des événements et à l’issue des consultations entreprises par le prince héritier du Royaume d’Arabie saoudite à la demande de l’État de Palestine et de certains États membres, les dirigeants ont confirmé le caractère central de la cause palestinienne et leur soutien indéfectible à ce peuple pour la réalisation de ses droits nationaux légitimes et inaliénables.

Selon un communiqué de la présidence du Sénégal, les États membres ont réaffirmé leur soutien, y compris son droit à la liberté et à la création d'un État souverain indépendant avec pour capitale Al-Qods Est, selon les frontières du 4 juin 1967. Ils insistent également sur le droit des réfugiés, conformément aux résolutions internationales, notamment le droit au retour et à une indemnisation en vertu des résolutions pertinentes de la légitimité internationale, en particulier la Résolution 194. L’impératif de contrer toute tentative visant à nier ou à saper ces droits a également été souligné.

La déclaration souligne l'importance de la souveraineté complète de l'État de Palestine sur Al-Qods Est, capitale éternelle de la Palestine. Par conséquent, toutes décisions ou actions israéliennes visant à judaïser cette ville et à y consolider son occupation coloniale ont été rejetées, étant considérées comme nulles, non avenues et illégales. ‘’La ville d’Al-Qods Al-Charif est une ligne rouge à ne pas franchir pour les nations arabes et islamiques’’, ont-ils souligné, réitérant leur solidarité absolue dans la protection de l’identité arabe et islamique de cette ville, tout en défendant la sacralité des lieux saints islamiques et chrétiens qui s’y trouvent.

Concernant la République libanaise, les chefs d'État des pays membres de la Ligue des États arabes et de l’OCI ont réitéré leur soutien total à sa sécurité, à sa stabilité, à sa souveraineté et à la sûreté de ses citoyens.

Des condamnations face à l'agression israélienne en Palestine et au Liban

Ainsi, les dirigeants arabes et islamiques condamnent fermement les actions israéliennes dans la bande de Gaza et au Liban, dénonçant les répercussions humanitaires désastreuses et appelant à une intervention internationale immédiate.

Dans un premier axe, ils ont décidé de réitérer l’impératif de contrecarrer la brutale agression israélienne contre la bande de Gaza et le Liban, et de mettre fin à ses répercussions humanitaires catastrophiques sur les civils, qu’ils soient enfants, femmes, personnes âgées ou non armées.

Cette prise de position unie et déterminée témoigne du besoin de mettre fin aux violences dans la région, de renforcer les droits du peuple palestinien et de faire respecter les résolutions internationales en faveur de la paix.

Ils ont également affirmé qu'ils continueront à œuvrer, en coordination avec la communauté internationale, pour mettre un terme aux graves violations israéliennes du droit international et du droit international humanitaire qui mettent en péril la paix et la sécurité régionales et internationales. Ils ont réaffirmé les décisions du 33e Sommet arabe, tenu au Royaume du Bahreïn, en mai 2024, et du 15e Sommet islamique réuni en République de Gambie.

Dans le même sens, les représentants des États ont insisté sur la mise en œuvre de toutes les résolutions pertinentes des Nations Unies y compris la résolution A/RES/ES-10/22, adoptée le 10 décembre 2023, visant à protéger les civils et à faire respecter les obligations juridiques.

Ainsi, il est demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d'adopter une résolution contraignante sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies, afin d'imposer un cessez-le-feu immédiat à Israël dans la bande de Gaza et de garantir la fourniture d'une aide humanitaire d'urgence. Les résolutions 2735 (2024), 2728 (2024), 2720 (2023) et 2712 (2023) rappellent aussi l'urgence d'un accès humanitaire sans entrave pour les populations affectées et réaffirment le droit des Palestiniens à l'autodétermination et à l'indépendance nationale.

Également, les dirigeants ont appelé à une résolution reconnaissant la Palestine comme un État membre à part entière des Nations Unies, reflétant le consensus international exprimé lors de la résolution de l'Assemblée générale du 10 mai 2024. Ils exhortent donc les États membres à mobiliser le soutien nécessaire à l’adoption de cette résolution.

En outre, ils déplorent fermement les attaques contre l'armée libanaise, causant des pertes humaines et des blessures parmi ses membres ainsi que le meurtre de civils, la destruction de zones résidentielles et le déplacement forcé de populations. Cela inclut également les attaques contre la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul). Ils réaffirment l'importance de soutenir les institutions constitutionnelles du Liban pour qu'elles exercent leur autorité et étendent la souveraineté sur tout le territoire national, en appuyant particulièrement les forces armées libanaises, garantes de l'unité et de la stabilité du pays.

Ils soulignent la nécessité d'élire un président de la République et de former un gouvernement, dans le respect de la Constitution et de l'Accord de Taïf. Ils condamnent également sans réserve les attaques d'Israël contre les forces de maintien de la paix de l'ONU (Finul), les qualifiant de violations de la Charte des Nations Unies et demandent au Conseil de sécurité de tenir Israël responsable de la sécurité des troupes de l'ONU au Liban.

Dénonciation des crimes de guerre et appels à la justice

Le crime de disparition forcée commis par les forces d’occupation israéliennes depuis le début de l’agression en cours contre des milliers de citoyens palestiniens, dans la bande de Gaza et le territoire palestinien occupé, y compris des enfants, des femmes et des personnes âgées, en plus de l’oppression, de la répression, de la torture et des traitements dégradants auxquels ils sont soumis, a été dénoncé.

Les États membres de l’ONU sont appelés à œuvrer à tous les niveaux pour clarifier le sort des personnes enlevées afin de garantir leur libération immédiate, s’assurer de leur protection et exiger une enquête indépendante et transparente sur ce crime, y compris l’exécution arbitraire de certaines des personnes enlevées. Les crimes horribles et choquants commis par l’armée d’occupation israélienne dans la bande de Gaza, dans le cadre du génocide, y compris les fosses communes, la torture, les exécutions sommaires, les disparitions forcées, les pillages et le nettoyage ethnique, en particulier dans le nord de la bande de Gaza, au cours des dernières semaines, sont dénoncés dans les termes les plus forts.

Ils appellent donc à des mesures pour conserver les preuves de ces exactions et à la mise en place d'un tribunal spécial pour juger les responsables.

Ainsi, face à l'ampleur des pertes humaines et aux souffrances infligées aux civils, y compris les femmes, les enfants et les personnes âgées, les dirigeants ont exhorté les États membres de l'ONU à clarifier le sort des disparus et à garantir leur libération immédiate. Ils demandent une enquête transparente sur les crimes commis par les forces israéliennes, appelant à l'activation des mécanismes de protection des droits humains pour assurer la sécurité des civils palestiniens.

Des engagements forts pour le soutien international

Le Conseil de sécurité de l'ONU est appelé à adopter une résolution exigeante, demandant à Israël de mettre fin à ses politiques illégales menaçant la paix et la sécurité régionales. Il est également exigé la mise en œuvre des résolutions de l'ONU sur Jérusalem (Al-Qods Al-Charif) et la condamnation de toute reconnaissance de la ville comme capitale d'Israël, qualifiant cela d'illégal et contraire aux droits du peuple palestinien et de la communauté islamique.

Toute mesure visant à modifier le statut juridique de Jérusalem est considérée comme une violation du droit international et doit être immédiatement annulée.

Par conséquent, il a été proposé d’engager la mobilisation du soutien international pour suspendre la participation d’Israël à l’Assemblée générale des Nations Unies et à tous ses organismes, en prélude à la présentation d’un projet de résolution conjoint à l’Assemblée générale lors de la dixième session extraordinaire (Union pour la paix), en raison de ses violations de la Charte des Nations Unies, de la menace qu’il pose à la paix et à la sécurité internationales et de son manquement aux obligations découlant de son appartenance aux Nations unies. C’est sur la base de l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de justice, le 19 juillet dernier, qu’il est demandé à tous les États d’interdire l’exportation d’armes et de munitions à Israël.

Les États sont encouragés à adhérer à l’initiative proposée par la République de Turquie et le Groupe de base composé de 18 pays, signée par 52 pays ainsi que par l’OCI et la Ligue des États arabes, pour adresser une lettre commune au Conseil de sécurité des Nations Unies, au président de l’Assemblée générale de l’ONU et au secrétaire général de l’ONU, en vue de mettre fin à la fourniture d’armes à Israël. Tous les pays sont invités à signer cette lettre.

Dans cette optique, ils exhortent la Cour pénale internationale à diligenter l’émission de mandats d’arrêt contre des responsables civils et militaires israéliens pour des crimes relevant de la compétence de la Cour contre le peuple palestinien. Le Conseil de sécurité et la communauté internationale doivent prendre les décisions appropriées, y compris l’imposition de sanctions, pour mettre fin aux mesures illégales d’escalade israélienne en Cisjordanie occupée, qui sapent la solution à deux États et anéantissent toutes les chances de parvenir à une paix juste et globale dans la région, criminalisant ces politiques coloniales.

Pour finir, ils déplorent les actes et déclarations de haine extrémistes et racistes des ministres du gouvernement d’occupation israélien et donnent le plein pouvoir à la communauté internationale pour les tenir responsables, conformément au droit international. Un appel en faveur de la fourniture de toutes les formes de soutien politique et diplomatique, ainsi que de la protection internationale au peuple palestinien et à l’État de Palestine, est lancé, visant à réaliser l’unité nationale palestinienne et à prendre effectivement ses responsabilités sur l’ensemble du territoire palestinien occupé, y compris la Bande de Gaza et sa réunification avec la Cisjordanie, dont la ville d’Al-Qods.  

THECIA P. NYOMBA EKOMIE

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