Publié le 27 Sep 2018 - 16:40
SUPPOSEE EPIDEMIE MORTELLE DE PALUDISME À MATAM

Un seul cas de décès et non quatre

 

Le département de Kanel, situé dans la région de Matam, a connu un seul cas de décès lié au paludisme et non quatre. L’information a été donnée, hier, au cours d’un conseil départemental de développement organisé par le programme.

 

Le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) a effectué, hier, une visite dans la région de Matam, suite à la révélation d'une épidémie de diarrhée survenue dans le département de Kanel. Une occasion saisie par le coordinateur du Pnlp pour lever le coin du voile sur l’information selon laquelle 15 cas ont été signalés pour 4 décès.

Selon docteur Doudou Sène, effectivement, 15 patients ont été reçus au centre de santé de Salalatou. Parce que, d’habitude, les populations fréquentent cette structure. Dans ce chiffre, il y a eu 11 cas de fièvre, de vomissements et de diarrhées et 9 cas de paludisme détectés par le test de diagnostic rapide.  "La maladie s’est propagée dans deux concessions.  Il y a eu un cas grave d’un enfant de 6 ans. Ce dernier a été déplacé par l’infirmier-chef jusqu’au centre de santé de Ranérou. Malheureusement, il est décédé", renseigne Dr Sène.

A l'en croire, c'est sur instructions du ministre de la Santé qu'ils ont jugé nécessaire de se déplacer pour jauger, avec les acteurs au  niveau local, la  situation réelle. Auparavant, a-t-il dit, le médecin chef de région a fait le déplacement dans la zone pour s'enquérir de la situation.

Ce conseil départemental de développement est également une occasion, pour les acteurs de la santé, de discuter avec les maires, les chefs de village, le conseil départemental, les organisations féminines et également la jeunesse. Ce, sur les enjeux de la pré-élimination et de l’élimination du paludisme dans la zone Nord. "Dans ce contexte, nous avons tenu un exposé pour expliquer  les  détails de  l’engagement  de  l’Etat au  plus  haut  niveau,  qui  a mis  plus  de  32 milliards  de  dollars  avec  la  Banque  islamique  de  développement, pour accélérer  l’élimination  du paludisme. Un combat qu’il faut  gagner  avant  2030", a-t-il fait savoir.

742 cas, en 2017, dans la région de  Matam

Les données de  2017 ont  montré qu’il  y a une  nette  diminution de  l’incidence du paludisme. C'est-à-dire le nombre  de  cas  recensés par an pour 1 000 habitants.  "Pour cette  année,  il est  recensé  moins  de 5  cas  pour  1 000  habitants. Donc, il y a eu 742 cas en 2017 pour toute la région.  Contrairement aux  régions  de   Tamba  et de Kédougou  où  il est  recensé  plus  de 1 000 cas. On peut  dire  qu’on est  sur  la  bonne  voie", a expliqué Doudou Sène. A l'en croire, Matam et Saint-Louis  représentent  une proportion  très  minime.  Plus  les  cas  diminuent, plus  l’immunité, pour  ne  pas dire  les  moyens  de  défense des  populations, se  réduisent. "Quand on vit à Tamba, on  est  habitué  à vivre  avec le parasite et  l’organisme se  défend  naturellement.  C’est le  contraire  de  quelqu’un  qui  vit  dans  une  zone  où  la maladie  n’est  pas  fréquente. La  réaction  de  l’organisme  est  plus  lente  et,  compte  tenu  de  la  résistance  faible, le paludisme  peut  être  mortel", a soutenu Dr Sène. C’est pourquoi, a-t-il souligné, il faut veiller à  ce que  les  médecins   chefs  des districts  de  région aient  à  leur  disposition tous  les  outils nécessaires  pour  pallier le  fléau. "Quel que soit  l’enclavement  du  poste de  santé, les médicaments, les  moustiquaires, les  tests  de  diagnostic  rapide doivent y être disponibles, conformément  aux  instructions  du  ministère  de  la Santé’’.

Réouverture du poste de Mounguel

Le département de  Kanel  est  stratégique, se  situant à la frontalière  avec  la  Mauritanie, avec  des zones  enclavées  au  niveau  du  Ferlo.  Ceci accentue les difficultés dans le cadre de la lutte. Le préfet Maguette Diouck  souligne le déficit  de  personnels, les  lieux  de  prestations de  soins  qui  sont  distants. ‘’Ce qui s’est passé a  permis  de  démontrer  la  capacité  de l’Etat  du  Sénégal  à   riposter  et  à  faire  face,  en  cas  de  difficultés. Malgré la distance énorme, avec 135 km, le médecin-chef  et  son équipe  se  sont  mobilisés’’, note-t-il. Il a aussi fait  savoir  que  le poste  de santé de Mounguel, localité où le  seul décès est enregistré, sera  rouvert. ‘’C’est une demande sociale et  nous  allons  donner  les  instructions  pour  que  cela  se  fasse dans les plus  brefs  délais’’, renseigne Diouck.  ‘’Nous  avons  obtenu  la  bonne  information,  ce  qui  nous  permettra  de  porter  la  parfaite  communication  à  l’endroit  des  chefs  de  village,  des  délégués  de  quartier  et  de  l’ensemble  des   acteurs.   Même   si le taux  de  prévalence  du  paludisme  est  encore  faible,  nous  sommes  sur  le point  d’atteindre  nos  objectifs’’.

VIVIANE DIATTA

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