Après un cinquième match de haute volée, Radek Stepanek a fait craquer (6-4, 7-6 [0], 3-6, 6-3) Nicolas Almagro pour apporter le premier Saladier d'Argent à la République tchèque.

Un cinquième match de Coupe Davis, c'est toujours un combat de gladiateurs. Ce dimanche 18 novembre 2012, l'O2 Arena de Prague fête son héros : Radek Stepanek. A bientôt 34 ans, le 37e mondial apporte le point décisif en battant (6-4, 7-6 [0], 3-6, 6-3) Nicolas Almagro. Sous les yeux d'Ivan Lendl, le dernier Tchèque vainqueur de la Coupe Davis en 1980 (Tchécoslovaquie), il permet à la République tchèque de réussir le doublé Fed Cup/Coupe Davis avec la manière.

Avec sa panoplie de superman rouge et bleue, il donne le tournis à l'Espagnol. Comme Ulysse, il compense son déficit de puissance par l'intelligence. Son cheval de Troie est simple : ne jamais donner de rythme au cogneur adverse et le prendre à la gorge à la moindre occasion. Aussi vif qu'un jeune homme malgré un coup de barre au troisième set, Radek Stepanek ne dévie jamais de sa ligne. A l'avant toute ! Il multiplie les service-volée, il se rue au filet sur chaque seconde balle adverse à l'image de la balle de premier set et il remet à la mode les montées à contretemps, le toucher de balle et les variations de rythme.

L'intelligence de jeu de Stepanek

Avec son jeu de frappeur monolithique, Nicolas Almagro cogne et s'embourbe. Il perd son break à 4-3 dans le deuxième set et reçoit une leçon au tie-break (7-0). Même la perte de la troisième manche ne l'ébranle pas. A 33 ans, il en a vu d'autres. Le fantasque reste calme et préserve chaque millilitre d'énergie. Il sait que son adversaire est fragile mentalement. Il sait que l'Espagnol va connaître une baisse d'adrénaline après le gain du troisième set.

Fidèle à ses convictions, il lui saute à la gorge d'entrée et réalise le break à 1-0. Et il garde ce bien si précieux jusqu'au bout. Après 3h50' de combat, le gladiateur peut se lâcher, tomber, pleurer, saluer les vaincus, déchirer son polo et danser avec tous ses coéquipiers. Les Espagnols cèdent leur Saladier d'Argent. Le gladiateur David Ferrer ne peut pas jouer seul. Depuis 100 ans, la Coupe Davis produit les mêmes effets : elle transcende ou elle inhibe. Néophyte dans l'épreuve, Nicolas Almagro, 11e mondial, s'est brûlé lors de ce baptême du feu. Radek Stepanek s'est transcendé.

L'Équipe