Le Saes réclame la reprise des cours en présentiel
Le Syndicat autonome de l'enseignement supérieur (Saes), réuni ce jeudi, souhaite une réouverture dans les plus brefs délais des universités.
Le Syndicat autonome de l'enseignement supérieur (Saes) sonne la fin de la récréation. En conférence de presse ce jeudi, l'organisation syndicale a exigé une reprise immédiate des enseignements dans les universités. "L'université est restée fermée pendant plusieurs mois. Il est temps qu'on rouvre ses portes, afin qu'enseignants et étudiants puissent regagner les amphis et salles de TD. Nous avons assez perdu de temps comme cela. À ce rythme, cela va considérablement empiéter sur le calendrier académique sur plusieurs années encore. Nous devons aussi regagner nos espaces de travail, car l'enseignement à distance prôné n'est pas viable. On improvise un tel système pour plus de 150 000 étudiants, avec tous les moyens techniques et financiers que cela implique", a soutenu le secrétaire général national du Saes, David Célestin Faye.
"Que l'État, à travers le ministre de tutelle, dit-il, mette en place les conditions pour une reprise progressive des cours. Il faut sécuriser l'espace universitaire, mais aussi est surtout bannir toute activité politique dans les campus social et pédagogique. Nous ne sommes pas des politiciens, nous voulons juste faire cours".
Lors de ce face-à-face avec la presse, le syndicat a remis aussi au-devant de la scène le protocole d'accord le liant avec le ministère de l'Enseignement supérieur. Selon le Saes, cette entente qui a été actée depuis janvier 2023 n'a connu qu'un seul point de satisfaction. Le syndicat appelle ainsi le gouvernement à diligenter le reste de la plateforme revendicative. "On avait conclu, en début d'année avec la tutelle, six points qui devaient être matérialisés de façon progressive. Mais depuis la signature du protocole d'accord, seule la question relative à l'augmentation des salaires commence à bouger. Pour le reste, on n'avance tout simplement pas, comme pour l'achèvement des infrastructures universitaires, le recrutement d'enseignants, entre autres", dénonce le syndicaliste.
Selon le secrétaire général du Saes, "le recrutement de nouveaux enseignants est un impératif aujourd'hui. Dans nos universités, nous avons un enseignant pour 70 étudiants. Or, la norme Unesco, c'est 1 pour 20. Actuellement, nous sommes 2 500 titulaires pour 6 500 vacataires. Il faut reconnaître qu’ils participent de manière considérable à maintenir le cap, même s'ils évoluent dans des conditions précaires".
‘’Ce sont les chantiers gérés par la tutelle elle-même qui n'avancent pas’’
Dans ce même sillage de recrutement d'enseignants, le Saes attend de sa tutelle la matérialisation des "100 laboratoires", la "gouvernance et le financement de la recherche", un dossier qui traine depuis 2021, ainsi que l'achèvement et l'équipement des bâtiments universitaires.
"Depuis 2015, des chantiers à Ziguinchor et à Bambey notamment peinent à être livrés. Ce qui est paradoxal avec la population estudiantine qui ne cesse de grimper. Sans les mesures d'accompagnement comme les amphithéâtres et autres bâtiments pédagogiques, les cours ne pourront pas se dérouler normalement", fait-il remarquer.
‘’Sur ce point précis, ajoute-t-il, il y a une certaine bizarrerie. Rendez-vous compte que ce sont les chantiers gérés par la tutelle elle-même qui n'avancent pas. Car, ceux dont la gestion dépend directement de la présidence connaissent des degrés d'avancement notables, à l'instar de l'université du Sine-Saloum ou d’Amadou Makhtar Mbow qui, elle, est déjà livrée. En résumé, nous invitons le ministre à sortir de sa torpeur et à prendre son courage à deux mains pour qu'on puisse avancer. Il a assez parlé ; maintenant il doit passer à l'acte. Car après tout, l'affaire n'est qu'une question du respect de la parole donnée. Quand un ministre appose sa signature, l'exécution doit suivre. L'honorabilité de l'État même en dépend".
Mamadou Diop