Un surveillant accusé par une élève de Terminale
Surveillant dans un lycée établi à Rufisque, A. Faye a été attrait en justice par une élève de Terminale qui l’accuse de l’avoir engrossée à la suite d’un viol.
Si A. Faye avait reconnu la paternité de l’enfant que porte S. Diakhaté, serait-il traduit en justice ? Les conseils du prévenu croient fermement que non, d’autant que le représentant du parquet a requis la relaxe au bénéfice du doute de leur client. Surveillant dans un lycée à Rufisque, A. Faye est accusé de viol par une élève en classe de Terminale. La présumée victime, âgée de 23 ans, a allégué que le 16 août dernier, le surveillant a profité de l’absence de son épouse pour l’inviter chez lui et abuser d’elle. ‘’Il m’a appelé au téléphone, en me demandant de venir pour le ‘’ziarr’’ (visite faite au lendemain des fêtes de Korité ou Tabaski). J’étais assise sur une chaise, mais il m’a fait basculer sur le lit et m’a contrainte à des relations sexuelles’’, a narré S. Diakhaté.
Seulement, juges et avocats du prévenu ont été intrigués par le fait que la future mère était à huit semaines de grossesse lorsque l'affaire a éclaté. Donc ladite grossesse est antérieure au présumé viol. La défense a estimé que leur client est accusé à tort, d’autant que A. Faye a contesté les accusations de viol. Il a évoqué le consentement. Le prévenu a soutenu avoir été provoqué par la partie civile. ‘’Elle était assise sur la chaise. Ensuite, elle m’a rejoint sur lit et a commencé à me caresser. Dans un premier temps, je l’ai repoussée’’, a déclaré A. Faye. Mais il a fini par céder. ‘’Satan a eu raison de moi et j’ai fait l’amour avec elle''. Soutenant avoir commis une erreur, il a laissé entendre devant la cour qu'il n'éprouve aucun sentiment pour l'élève.
Pour les avocats de l’élève, A. Faye, en tant que surveillant, ne devait pas commettre cette erreur. ‘’Il devait résister à son désir coupable. Il a prémédité son acte, en invitant S. Diakhaté. Il savait que son épouse était absente’’, a argué Me Mahmoune Fall. Son confrère Me Kane a abondé dans le même sens, en qualifiant le prévenu de prédateur. Tout le contraire du substitut Adama Ndiaye, intrigué par l’attitude de la présumée victime. ‘’Je ne comprends pas qu’une fille de 23 ans, qui se fait violer, craigne d’informer ses parents ? Pourquoi a-t-elle accepté d’être raccompagnée par son violeur’’, s’est interrogé le parquetier. Les mêmes préoccupations habitent la défense. Me Yéri Bâ a estimé qu’une erreur n’est pas un délit. Son confrère a présenté la partie civile comme une fille ‘’pas sage’’. Cheikhou Koïta a fondé son argumentaire sur les confidences d’un ami du prévenu. Le tribunal rend son délibéré lundi prochain. En attendant A. Faye est rentré chez lui, puisqu’il comparaissait libre.
FATOU SY