Publié le 18 Aug 2013 - 01:00
VIOL SUR MINEURE

La mineure était consentante les fois suivantes

 

Une rocambolesque affaire de viol a été enrôlée vendredi au tribunal des flagrants délits de Dakar. La prétendue victime reconnaît s’être donnée à son présumé bourreau pour ''soulager ses douleurs abdominales''. Sa belle-sœur risque 6 mois pour tentative d'avortement.

Abdoulaye Lô est accusé du viol de sa copine R. Ndoye. Ses avocats dont Me Ciré Clédor Ly estiment qu'il est plutôt victime de l’esprit conservateur et traditionaliste  dans lequel est ancrée la famille de la présumée victime. ‘’On veut sacrifier un enfant pour l’honorabilité d’une mère qui veut se donner une bonne conscience, par rapport à la grossesse de sa fille célibataire’’, a expliqué Me Ly. En somme pour lui et ses confrères, il n’y a pas eu viol mais, dira Me Emmanuel Padanou : ‘’Deux personnes qui s’aiment et qui ont eu des rapports sexuels ayant abouti à une grossesse’’. Les conseils sont confortés par les déclarations de leur client. A. Lô a reconnu avoir entretenu des rapports sexuels avec sa copine. ''Nous avons fait l’amour avec son consentement et je ne l’ai pas trouvée vierge’’, a confié A. Lô, tout en exprimant sa volonté de l’épouser.  A ce propos, il a déclaré : ‘’Je ne l’ai jamais violée et je suis prêt à l’épouser si elle le désire car je l’aime’’.

Une demande que R. Ndoye a rejetée, en expliquant clairement qu’elle n’épousera pas son ‘’violeur’’. Selon ses dires, A. Lô l’a violée une première fois, en janvier dernier, dans la chambre de sa mère. Si à l’enquête elle a déclaré qu’elle ne pouvait pas compter le nombre de rapports qu’elle a eus avec le prévenu, hier, elle a avancé le chiffre trois. Toutefois, contre toute attente, elle a confié qu’elle a bel et bien consenti les deux dernières fois. ‘’Après le viol, j’ai accepté de coucher avec lui, à deux reprises, car il m’a dit que cela soulagerait mes maux de ventre dus à la grossesse’’, a confessé la future jeune mère. D’après ses dires, elle a failli avorter, par la faute de la belle-sœur du prévenu. R. Ndoye a accusé M. Thiam d'avoir voulu la faire avorter. ‘’Lorsqu’elle a appris la grossesse, elle m’a convoquée chez elle. Elle m’a fait faire le test de grossesse, à deux reprises’’, a accusé la présumée victime. ‘’Ensuite, dit-elle, elle m’a conduite à la pharmacie pour acheter des comprimés rouges. J’ai en bu deux, avant que ma sœur ne me demande d’arrêter’’. Une accusation battue en brèche par M. Thiam. La prévenue a nié avoir tenté d’interrompre la grossesse de la nounou de ses enfants.

10 millions pour l'''honneur'' de la fille

Ses dénégations ont convaincu le représentant du parquet qui a demandé que la dame soit relaxée pour le délit de complicité de tentative d’avortement. En revanche, le parquetier a estimé que M. Thiam est complice de détournement de mineure. Il a requis six mois ferme contre elle. Le ministère public a demandé que Abdoulaye Lô soit condamné à trois ans ferme. Une peine jugée illégale par la défense très dubitative quant à la minorité de la partie civile. En fait, Me Ahmadou Bamba Cissé et Mbaye Sène ont exprimé des doutes quant à l’authenticité du jugement de naissance présenté par la mère de la partie civile. La dame a présenté la photocopie d'un jugement supplétif sur lequel sa fille est âgée de 14 ans. En sus de ce document, la mère a indiqué que la grande sœur de la victime est âgée de 17 ans. Mais, elle a été démentie publiquement par la victime qui a révélé que sa grande sœur également a fait un jugement. Ce qui fait que la défense a plaidé la relaxe de A. Lô, mais également celle de M. Thiam. Ils sont convaincus que la partie civile qui réclame 10 millions de dommages et intérêts veut simplement battre monnaie. Délibéré vendredi prochain.

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