À l’épreuve de la compétitivité
Après son homologue du ministère du Pétrole et des Énergies, le ministre du Développement industriel et des Petites et moyennes industries, Moustapha Diop, a fait face aux députés, hier, dans le cadre du vote du budget 2023 de son département. Ce budget est arrêté à 231 892 105 820 FCFA en autorisations d'engagement (AE) et à 12 305 096 820 FCFA en crédits de paiement (CP).
Moustapha Diop a abordé les perspectives pour l'exercice 2023, en précisant qu'à travers notamment le programme ‘’Compétitivité de l'industrie sénégalaise’’, il s'agira d'assoir une base réglementaire apte à booster le développement industriel, à travers une évaluation des résultats et impacts de la stratégie nationale d'industrialisation, un renforcement du positionnement et l'optimisation du déploiement du parc industriel de Diamniadio et de proposer un projet de loi de promotion de l'industrialisation, entre autres.
Prenant la parole, le ministre des Finances et du Budget a relevé que ‘’des progrès significatifs, jamais enregistrés avant, sont à mettre à l'actif des programmes d'investissements publics de ce secteur’’. Mamadou Moustapha Ba dira, par ailleurs, que l'industrie est un secteur où les investissements publics de l'État offrent l'occasion de créer un cadre d'impulsion propice à l'investissement privé, étant entendu qu'un seul investissement dans le secteur pétrolier et gazier est susceptible de générer beaucoup de milliards.
Il a toutefois fait remarquer que des efforts pourraient être faits, car il est impératif de renforcer, notamment, les crédits de l'ITA, qui a un budget de plus d'un milliard et des ressources propres de 1,6 milliard F CFA. Il a aussi fait noter qu'il est possible d'activer certains leviers pour accompagner les PMI et les entreprises en difficulté, d'où la mise en place d'un fonds logé au ministère du Commerce, de la Consommation et des PME au sein duquel il y a une cellule Entreprises en difficulté.
Il a aussi précisé que l'option de l'État n'est pas de se substituer au secteur privé. Mais qu’il s'agit d'une question de nomenclature, ‘’quand l'on s'aperçoit que, mise à part la construction projetée de l'Unité de production de vaccins contre la fièvre jaune qui est aussi l'un des investissements à coups de milliards, dans le cadre de l'industrie pharmaceutique, la Sonacos et la Sodefitex sont, par exemple, des industries qui pourraient voir leur tutelle valablement assurée par le ministère de l'Industrie’’.
Le ministre d’ajouter que pour 2023, la croissance de 10,1 % projetée dans la loi de finances sera certes portée par les réformes, mais pour la première fois, l'État du Sénégal pourra compter sur des recettes tirées de l'exploitation du pétrole et du gaz. Elles sont évaluées à 51,9 milliards. Il précise, aussi, que sur le plan économique, le secondaire va contribuer à cette croissance à hauteur de 22,4 %, le tertiaire pour 6,7 % et le primaire pour 4,9 %.
Sur l'écart de 2 points entre les projections du Fonds monétaire international (FMI) et celle du gouvernement, il a rappelé que le FMI considère que la production pétrolière peut basculer du dernier trimestre à janvier 2024.
Toutefois, en dépit de ce taux de croissance projeté par le FMI, le Sénégal est placé premier sur les 48 pays africains au sud du Sahara, conclut-il.
BABACAR SY SEYE