Vers un nouveau code du sport au Sénégal
L'Association des managers du sport (Asmas) a organisé samedi dernier un panel sur la problématique des textes qui régissent le sport au Sénégal. D'éminents spécialistes ont participé au débat et ont donné une ébauche de l'élaboration du nouveau code du sport.
Le Sénégal veut suivre la marche du sport. Un comité scientifique a été créé au sein du Comité national olympique sportif sénégalais (CNOSS), où se retrouvent toutes les fédérations, pour réfléchir sur un nouveau code du sport, qui sera présenté au ministre du Sport, puis au chef de l'État, pour son adaptation. Puisque le dernier texte sur la charte du sport date de mai 1984.
''C'est le moment d'avoir un cadre juridique et réglementaire dans le sport adapté à ce que nous voulons faire, c'est-à-dire élaborer un code du sport approprié et performant'', a soutenu Me Seydou Diagne, président de la Commission juridique du CNOSS et membre de ce comité scientifique.
Le dernier code du sport, qui n'était pas suivi de décret d'application, est rédigé en quatre pages, alors que celui proposé par le comité scientifique fait plus de 300 pages et est divisé en quatre parties que sont : l'organisation des activités physiques et sportives, les acteurs du sport, la pratique sportive et le financement du sport.
''Taxer la cigarettes pour financer le sport''
Le financement du sport a été aussi évoqué, qui selon Seydou Diagne, ne doit pas provenir que du budget. ''Il faut créer d'autres organes comme un fonds national de développement du sport'', a-t-il préconisé. Ainsi donc, le mouvement sportif a proposé la création d'une fondation pour le financement du sport. Le président de la Fédération sénégalaise de handball (FSHB), Seydou Diouf, propose que l'on augmente la taxe sur les cigarettes, l'alcool et la cola pour que cela aille dans le financement du sport. ''Depuis 2006, la Lonase (Loterie nationale sénégalaise) ne verse plus la redevance de 600 millions qu'elle reversait à l'État chaque année. Puisque l'État peut s'en passer, que cet argent soit reversé dans le financement du sport'', a ajouté Seydou Diouf.
Au cours de ce séminaire tenu samedi, il a aussi été beaucoup question de la réglementation des sociétés sportives dans le document. ''Au Sénégal, il n'y a pas de société sportive mais des sociétés commerciales ; alors que des pays voisins, comme le Mali, ont des sociétés sportives depuis longtemps'', a expliqué Seydou Diagne. Il y a aussi la réglementation des agents sportifs, la création d'un musée national du sport, qui regrouperait tout ce que le Sénégal a gagné comme trophées, comme médailles, ''ce serait la mémoire du sport sénégalais de l'AOF à aujourd'hui'', raconte maître Diagne.
KHADY FAYE