Le ministre des Sports, Mbagnick Ndiaye, a rencontré hier le mouvement associatif dirigé par Diagna Ndiaye, pour débattre des problèmes du secteur, particulièrement son financement.

Le premier rendez-vous entre le ministre de tutelle et le mouvement sportif sénégalais a été sans détours et très riche en échanges, notamment sur la question du financement du secteur. Invité à cette rencontre, le président de la Fédération internationale des associations d'athlétisme (IAAF), Lamine Diack, a décrié le budget alloué au département de Mbagnick Ndiaye. ''Le budget décerné au sport est peu consistant. Si l'État ne désamorce pas la bombe, le sport sénégalais ne bougera pas'', a alerté M. Diack, tout en saluant la nomination de Mbagnick Ndiaye. ''Tous les profils sont passés dans ce ministère, mais le vôtre est l'un des meilleurs pour avoir fait partie du mouvement sportif et avoir relancé l'escrime au Sénégal'', a dit M. Diack.

Abondant dans le même sens, le ministre des Sports a reconnu que ''le sport sénégalais va mal, pour des problèmes de moyens qui ne sont pas à la mesure de (nos) ambitions''. Toutefois, il a rappelé que le président de la République a l'ambition de porter le budget dudit Ministère à 1% d'ici à 2017. ''Beaucoup d'efforts sont en train d'être faits dans ce sens avec l'augmentation du budget du Ministère des Sports cette année (Ndlr, pour 2013), qui est passé de 8 à 10 milliards'', a souligné Mbagnick Ndiaye. Le successeur d'El Hadji Malick Gakou a demandé à ce que des personnes influentes, à l'instar de Diagna Ndiaye, usent de leurs relations et de leur lobbying pour chercher des fonds additionnels pouvant financer le secteur.

''Aider les fédérations oubliées''

Il a été, en outre, question de l'arbitrage budgétaire au département des Sports. Et le ministre de tutelle a demandé au Comité national olympique sportif du Sénégal (Cnoss) de s'y mettre: ''Nous nous engageons à aider les fédérations oubliées à avoir des activités et demandons à certaines fédérations, comme celle du football, de se chercher des sponsors qui pourront supporter une partie de leurs charges'', a déclaré Mbagnick Ndiaye, en présence du président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Me Augustin Senghor. Selon M. Ndiaye, cette requête s'explique par le fait que ''la plus grande partie du budget alloué au Ministère des Sports va au football, avec 1,7 milliards F Cfa l'année dernière (…) Cette année, cela va changer en faveur des fédérations délaissées, il faut un juste rééquilibrage des fédérations'', a promis le nouveau patron des sports sénégalais. Par ailleurs, Mbagnick Ndiaye a demandé à toutes les fédérations de cesser tout conflit. ''Il ne faut pas distraire le Ministère pour des gestions de conflits, il faut les régler entre vous, fédérations. J'espère qu'on aura une année sportive sans conflit'', a-t-il indiqué.

''Textes obsolètes''

M. Ndiaye est aussi revenu sur les textes régissant le sport sénégalais et datant de 1984. Pour lui, il faut ''changer les textes obsolètes qui existent depuis des années et trouver des voies et moyens pour répondre à la dimension du sport sénégalais''. Le ministre des Sports a émis ''l'idée de construire les sièges des fédérations, parce que certaines disciplines comme le basket, n'ont pas de locaux à l'image des résultats qu'elles produisent''. Il a dit espérer que le siège du Cnoss et celui des autres fédérations verront le jour d'ici à 2017. ''Toutes les autorisations pour construire le siège du Cnoss ont été signées. De bonnes volontés, dont nous tairons les noms, nous viendrons en aide, avec le don de matériels notamment du ciment, du sable, entre autres'', a informé le patron du Comité, Diagna Ndiaye, avant de révéler que le Sénégal s'est distingué au championnat d'Afrique de gymnastique avec deux médailles d'argent en aérobic, et une place de 2e sur 11 nations. Le Cnoss a demandé à que ce genre des rencontres soient organisées plus fréquemment. ''Il faut vraiment un sport qui gagne. Et pour ce faire, il faudra trouver des solutions aux problèmes, ensemble'', a défendu Diagna Ndiaye.

KHADY FAYE

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