Publié le 1 Mar 2014 - 10:36
ACCUSE D’HOMICIDE INVOLONTAIRE SUR UN BISSAU-GUINEEN

 Le soldat A. Gningue toujours dans le suspens

 

Le tribunal militaire a prorogé, hier pour la troisième fois, le délibéré sur l’exception soulevée par le conseil du soldat A. Gningue, accusé d’homicide sur un ressortissant Bissau-guinéen.

 

Poursuivi pour homicide involontaire sur un ressortissant Bissau-guinéen qu’il a atteint par balle à la cuisse droite, le soldat  A. Gningue n’est pas encore édifié sur son sort. Pour la troisième fois, le tribunal militaire a prorogé le délibéré de l’exception soulevé par son conseil, le Commandant Mamadou Birame Wane.

Le défenseur militaire avait soulevé cette exception pour demander au tribunal militaire de se déclarer incompétent. A ses yeux, le soldat, membre du 25ème Bataillon de reconnaissance appliquée (BERA), a posé un acte de guerre en tirant sur la victime, le 19 juin dernier.

Article 47 du droit international

Ce jour-là, la victime nommée Julio També va au marché du village de Bafata, dans la communauté rurale de Djibanar, département de Goudomp pour y écouler des noix d’acajou. Accusé par un certain Arfan Diatta d’avoir volé la dite marchandise, Julio est conduit au poste militaire de la localité pour identification. Seulement, d’après le sergent Cissokho, le mis en cause confié à la garde du soldat Gningue a tenté de s’enfuir.

Le soldat alors en faction au niveau de la sentinelle a poursuivi la victime en le sommant de s’arrêter. Devant le refus de Julio, Gningue a fait usage de son arme. Atteint à la cuisse droite, le jeune garçon trépasse suite à une forte hémorragie malgré le garrot posé par l’infirmier.

«La Casamance n'est pas une zone de guerre»

Dans sa déposition, le soldat Gningue clame son innocence, en déclarant ignorer les raisons de la fuite de la victime. Comme l’individu n’a pas obtempéré face aux sommations, il a tiré. Ce qui fait dire au Commandant Wane que le prévenu a posé un acte de guerre et doit être renvoyé des fins de la poursuite. Le défenseur s’est appuyé sur les dispositions de l’article 47 du droit international sur les conflits armés et la justice militaires.

Lesquelles dispositions autorisent un militaire à tuer ou blesser. ‘’Il se trouve en zone opérationnelle et les militaires ne disposant pas de menottes, il ne pouvait pas l’attacher compte tenu des droits humains’’, a expliqué le Commandant. Qui poursuit en laissant entendre que son client a visé les membres inférieurs pour neutraliser la victime. Donc à ses yeux, le prévenu a agi dans un cadre légal.

Le substitut Seydina Oumar Diallo pense autrement et estime que le soldat A. Gningue est bien passible devant le tribunal militaire. Car, dit-il, la Casamance n’est pas une zone de guerre. Le tribunal va statuer sur l’exception le 28 mars prochain. 

FATOU SY

 

 

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