Publié le 12 Apr 2014 - 01:23
ME SOULÉYE FALL DEMENT LE BLANCHIMENT DE KARIM WADE

‘’La justice française n’a classé sans suite aucun dossier’’ 

 

L’information publiée par la presse sénégalaise, selon laquelle Karim Wade a été blanchi par la justice française, dans le cadre de la traque des biens mal acquis, est erronée. C’est du moins ce qu’a révélé Me Soulèye Macodou Fall, un des avocats de l’État basé en France et qui s’est confié à ‘’EnQuête’’.  

 

Contrairement à ce qui a été avancé, la plainte déposée en novembre dernier en France par l’État du Sénégal contre Karim Wade est loin de connaître son épilogue. La plainte déposée au niveau de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière - Plate-forme d’identification des avoirs criminels (OCRAGDF-PIAC) suit toujours son cours.

Par conséquent, à en croire Me Soulèye Fall, avocat basé en Hexagone, Karim Wade n’a jamais été blanchi, car ‘’il n’y a aucun classement sans suite’’. S’inscrivant en faux contre l'information, l’avocat de marteler : ‘’les informations véhiculées relèvent d’une stratégie médiatique à laquelle va répondre la réalité du dossier’’. 

Tout en se gardant de violer le secret de l’instruction, la robe noire laisse entendre que les preuves sont plus que probantes. ‘’Au vu de ce qui est ressorti de l’enquête de la Police française, l’affaire aurait pu être jugée en flagrants délits’’, soutient Me Fall. Persistant dans dans son démenti, il affirme qu’à ‘’l’état actuel de la procédure, l’enquête est en cours au niveau de la Police française’’.

Très formel, il explique que ‘’lorsque le Procureur classe un dossier sans suite, il le notifie de façon écrite aux avocats’’. Or, précise-t-il, ‘’en l’espèce, jusqu’à présent, aucune notification ne nous a été faite’’. Mieux, ajoute la robe noire, ‘’à supposer même qu’il y ait classement sans suite, cela ne veut pas dire que Karim Wade est blanc’’. Dans ses explications, il indique que ‘’pour être blanchi, il faut être jugé et relaxé ou bénéficier d’une ordonnance de non-lieu de la part d’un juge d’instruction’’.  Or, en l’espèce, souligne Me Fall, ‘’il n’y a ni jugement, ni ordonnance du juge d’instruction’’.

Me Soulèye Macodou Fall indique que même s’il y a classement sans suite, la cause n’est pas pour autant perdue pour l’État qui ‘’peut saisir le juge d’instruction dont les moyens sont plus larges que le parquet et même les commissions rogatoires de la Commission d’instruction de la CREI’’. Toujours est-il que Me Fall reste convaincu que, compte tenu des accords de partenariat judiciaire signés entre le Sénégal et la France, ce pays ne peut pas gérer ‘’ce dossier d’une façon aussi légère’’.     

FATOU SY

 
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