Lundi, le Sénégal, outsider, s’est appuyé sur le coaching de son entraîneur, sa force physique et son mental pour décrocher une belle victoire sur le Ghana (2-1).

Le coaching : d’une mi-temps à l’autre…

Face à une expérimentée équipe du Ghana, Alain Giresse avait opté pour une défense à trois, sûrement dans le souci de mieux museler les frères Ayew et le virevoltant Atsu. Comme beaucoup, le technicien français s’attendait sûrement à une équipe des Black Stars qui allait assumer son statut de favori et essayer de prendre le jeu à son compte. Mais la formation d’Avram Grant s’est plutôt montrée attentiste en début de match comptant sur les éclairs de ses individualités pour faire la différence. Une option payante puisque Ayew et ses amis ont rejoint les vestiaires avec un but d’avance.

Giresse a dû se résoudre à abandonner un système qui a pourtant fait ses preuves lors de la victoire en Egypte (1-0). D’autant que plusieurs joueurs, si ce n’est la totalité, s’attendaient à évoluer à quatre derrière. Exit donc Papy Djilobodji et place à Lamine Gassama pour repasser à quatre derrière et à un 4-2-3-1 plus équilibré. Si le latéral droit n’a pas transformé l’équipe à lui seul, il a apporté l’allant offensif nécessaire sur le côté droit et libéré un Stéphane Badji longtemps hésitant entre attaquer et défendre. Dame Ndoye se sentit plus à l’aise à gauche et laissa plus l’axe qu’il squattait en même temps que Kouly Diop. Le duo Gana-Kouyaté remporte les duels, asphyxie les Ghanéens qui finissent par céder, par deux fois.

Le physique : les Lions en mode anglais

‘’Le Sénégal a des joueurs qui jouent dans un niveau élevé avec un football très physique, un peu comme en Angleterre’’. La remarque du sélectionneur israélien du Ghana n’est pas anodine. Elle confirme la mainmise physique des Lions sur le match surtout en deuxième mi-temps. La préparation physique semble porter ses fruits, quand on voit que les Algériens, qui ont joué plus tard, se plaignaient d’être cuits à l’heure de jeu face à l’Afrique du Sud. Anticipation, impact, courses, etc., les hommes de Giresse sont premiers sur les ballons, rattrapent mieux leurs erreurs et mettent une pression insupportable aux Black Stars. Malgré cette débauche d’énergie, Gana et ses amis finissent mieux le match, même si Dame Ndoye et Kouly paraissaient épuisés à un quart d’heure de la fin. L’entrée de Saivet et de Moussa Sow à leur place redonna un second souffle à l’équipe et les deux se montrent décisifs. Saivet dans l’avant-dernière passe, Sow comme deuxième buteur.

Le mental : La peur et le stress vaincus

Certains l’ont avoué à demi-mots : il y avait de la tension mêlée à un peu de nervosité en découvrant la CAN, qui plus est, face à un gros adversaire comme le Ghana. La fâcheuse première mi-temps a été autant due à un problème de système qu’à l’appréhension du onze dont 8 faisaient leurs débuts en CAN. Idrissa Guèye n’a pu trouver le sommeil qu’à 5h du matin. D’autres se sont forcément posé des questions pour savoir comment bien entrer dans cette grande compétition.

Le mérite de l’équipe a été de ne pas encaisser un deuxième but et de se créer deux grosses occasions en première période qui montraient à l’équipe que le Black Star était bien prenable. Le reste : un discours de Giresse et du capitaine sur la ‘’nécessité de faire honneur au maillot national’’, de ‘’tout donner pour la deuxième mi-temps’’, de ne surtout avoir de regret’’, a remis les Lions en selle. L’entame de la deuxième mi-temps redonne confiance aux Lions qui voient un Ghana qui recule, qui recule…

Pape Saër Guèye (Envoyé spécial à Mongomo)