Publié le 18 Feb 2016 - 20:06
EXERCICE ILLEGAL DE MEDECINE ET ADMINISTRATION DE SUBSTANCES NUISIBLES A LA SANTE

Le Bissau-guinéen écope d’un an de prison ferme

 

Mario Anibal Da Sylva a été condamné hier, à un an d’emprisonnement ferme par le tribunal de Grande Instance de Kolda. Le Bissau-guinéen a été reconnu coupable d’exercice illégal de médecine et administration de substances nuisibles à la santé. La semaine dernière, lors de son procès, le prévenu déclarait ceci : « J’ai quitté l’Europe pour venir à Marsassoum où est née ma mère. J’y suis venu solliciter des prières auprès de marabouts, dans l’optique de déposer ma candidature à l’élection présidentielle en Guinée Bissau. 

Je n’ai fait que deux semaines. Au cours de mon séjour à Marsassoum, j’ai soigné un garçon de 5 ans. C’est le fils de l’un de mes marabouts. Depuis lors, les gens ont commencé à venir chez moi. Je jure que j’achetais des médicaments avec mon propre argent pour les leur administrer gratuitement, étant donné que je suis venu chercher des bénédictions auprès de mes marabouts. » Il avait ajouté avoir subi une formation en médecine à l’université Polytechnique de Cuba, avant de faire des stages en Chine, au Japon, en Russie et aux Etats-Unis d’Amérique. Qu’il a soutenu sa thèse et s’est spécialisé en physiothérapie.

Bien qu’il ait clamé haut et fort, mercredi dernier devant la barre, qu’il est médecin, la justice sénégalaise a estimé qu’il n’avait pas d’autorisation pour exercer cette profession. D’ailleurs, lors du procès, le procureur avait requis trois (3) ans de prison ferme. « Le prévenu n’a brandi aucun diplôme prouvant qu’il est médecin de formation. Mario Anibal Da Sylva est un médecin de la mort qui exerçait illégalement la profession de médecin, en administrant des médicaments nuisibles à la santé », avait asséné le ministère public.

Mais, Me Prosper Djiba  avait répondu qu’il s’agissait de médicaments provenant de la pharmacie. Que son client n’avait aucune intention d’escroquer les populations de Marsassoum d’où est née sa mère. D’autant plus qu’aucune plainte de patients n’a été enregistrée au tribunal. « Mon client n’est pas un escroc. Il exerçait, certes dans l’illégalité, la profession de médecine, mais il faisait ses consultations gratuitement sans réclamer aucun sous à ses patients », avait-il plaidé avant de demander la relaxe.

Par contre, Kéba Gassama et Youssouph Sadio qui faisaient office d’assistants au médecin et le pharmacien Bamoye Sidibé ont été relaxés du délit de complicité, faute de preuves. Sidibé avait comparu libre. Kéba Gassama et Youssouph Sadio eux regagnent leurs domiciles, après avoir passé un mois à la prison de Kolda. 

EMMANUEL BOUBA YANGA (Kolda)

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