Plus qu’une vocation, un art de vivre
Son style vestimentaire impose le respect. Teint noir, barbe bien entretenue, Oustaz Alioune Mbaye est souvent en tenue traditionnelle, avec un bonnet sur la tête. Le temps du ramadan, il tient superbement les rênes de l’émission ‘’Waxtaanu koor’’ diffusée sur la 98.5. De commerce facile et très taquin, il est aimé par les auditeurs. Normal, il est passionné par ce qu’il fait et s’en donne à cœur joie. Lui qui est devenu prêcheur par vocation, depuis le début des années 2000. Après un passage à la radio ‘’Ndef Leng Fm’’, il a déposé ses baluchons à Sud FM, en 2003. ‘’Chaque individu a ses aspirations et dans un pays, il faut qu’il y ait des prêcheurs pour remettre les gens sur le droit chemin. Et j’ai vu que ceux qui m’ont précédé dans ce domaine bénéficient de beaucoup de respect et de considération de la part des croyants. Et ceci, du fait qu’ils partagent les paroles et recommandations de Dieu’’. Et lui est né pour cela.
Oustaz Alioune Mbaye ne partage pas la même vision que beaucoup de ceux avec qui il a grandi. Il est plutôt d’avis que les jeunes de sa génération doivent se détourner des futilités de ce bas-monde, préparer leur avenir et être plus réalistes. ‘’Le temps de la jeunesse est éphémère. Prenons l’exemple de nos parents qui ont été des jeunes comme nous. Aujourd’hui, ils ont pris de l’âge. Je suis sûr qu’ils ont un pincement au cœur quand ils repensent à leur jeunesse. Il faut être conscient que chaque chose à une fin. Que l’on soit beau, vigoureux ou intelligent, la vie finira un jour par nous tourner le dos’’, indique le prêcheur. Pour l’employé de ‘’Sen radio’’, le temps est précieux, donc il faut penser à le consacrer à des choses importantes. Par conséquent, passer tout son temps entre les boîtes de nuit, les mondanités, les plages et autres lieux de distraction n’offre pas d’issues heureuses.
Pour lui, se détourner des mondanités, c’est se détourner du gaspillage. ‘’Ceux qui s’y adonnent auront du mal à gérer une famille, parce qu’ils sont des adeptes du gaspillage, alors qu’à mon âge, j’arrive parfaitement à gérer trois femmes’’. L’imam de Dalifort et ses semblables sont des ‘’marginaux’’, aux yeux de ces derniers. ‘’Ces jeunes, qui ont choisi de vivre à fond leur jeunesse, nous considèrent comme des non-branchés qui ne profitent pas de la vie. Ils ont quelquefois pitié de nous, mais ne comprennent pas qu’on vise l’avenir, mais pas le présent’’, fait-il savoir.