1 003 charrettes remplies de troncs d’arbres saisies en 6 mois
De janvier à juin 2016, le service des Eaux et Forêts a saisi mille trois (1003) charrettes dans la région de Kolda. Elles sont immobilisées dans plusieurs postes de la région. La révélation a été faite, hier, par le colonel Alé Seck, commandant des Eaux et Forêts.
La lutte contre le trafic de bois, dans la forêt de la région de Kolda, commence à porter ses fruits, compte tenu de l’importance des saisies faites ces derniers mois passés, selon le commandant du service régional des Eaux et Forêts de Kolda. Il l’a dit, hier, au cours d’une caravane de sensibilisation, en faisant le point sur la lutte contre le trafic de bois de vène. Etait présent le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdoulaye Bibi Baldé. « A travers les trois départements : Kolda, Médina Yoro Foula et Vélingara, nous sommes à 1 003 charrettes saisies. Ces charrettes sont parquées dans les différents dépôts de la région. Il s’agit du dépôt de Médina Yoro Foula, de Fafacourou, de Pata, de Badion, de Kolda, de Dabo, de Vélingara et de Sinthiang Koundara », a-t-il précisé. En collaboration avec « les différents services impliqués dans la lutte contre la coupe abusive de bois de vène, a-t-il ajouté, nous avons accentué les interventions pour préserver le reste de la forêt ».
Toutefois, il y a un gros hic : les agents du service régional des Eaux et Forêts sont confrontés à une insuffisance criarde de moyens. Pour mettre un terme au phénomène, les autorités cherchent des palliatifs. « L’Etat, au plus haut niveau, a pris des mesures idoines pour mettre fin au trafic de bois, avec la création de 10 à 12 éco-villages le long de la frontière avec la Gambie, un pays où les Chinois sont installés et motivent les jeunes Gambiens, comme Koldois, à couper du bois de vène, moyennant des motos ou une forte somme d’argent. Ce butin est transporté vers d’autres pays européens. Ces éco-villages permettront d’orienter les populations de ces zones menacées vers des activités génératrices de revenus et lutter efficacement contre la question de la pauvreté », renseigne le Commandant.
D’après le ministre-maire Abdoulaye Bibi Baldé, les charrettes saisies avec des troncs d’arbres seront détruites, « parce que c’est de la fraude. Ce sont les instructions du chef de L’Etat ». A la question de savoir si le bois saisi ne devrait pas être transformé en tables-bancs, du fait que le manque se pose avec acuité dans certains établissements, le ministre a répondu : « On verra tout ça. Mais nous considérons que c’est de la fraude qui doit être détruite ».
Renforcer les peines au niveau du code forestier
Pour limiter le fléau, le Sénégal a inscrit le bois de vène dans la convention internationale sur le commerce des espèces de faune et de flore menacées. L’objectif de la signature de la convention est de limiter son commerce sur le plan national et international. « C’est le commerce international qui a valorisé la coupe abusive de bois de vène. Sinon, les populations ne feraient pas cette ruée vers le commerce de ce bois. Donc, ce commerce-là, il faut le briser », a dit le ministre Abdoulaye Bibi Baldé. Ainsi, le Sénégal, en synergie avec les pays membres de la CEDEAO, a élaboré une convention pour empêcher le commerce du bois de vène. « Donc, le commerce du bois de vène est empêché. Naturellement, ça va décourager toutes ces velléités. Le Sénégal a réussi à l’inscrire à l’annexe N°3. Les conditions vont être contraignantes. Nous nous préparons, en rapport avec nos amis de la CEDEAO, à l’inscrire à l’annexe 2 qui interdit le commerce de cette espèce. Nous y travaillons », ajoute le maire.
En outre, le Sénégal va bientôt réviser le code forestier. « Après la révision du code forestier, nous allons corser les peines. Parce que nous avons vu que les peines infligées aux voleurs de bétail ont donné des résultats palpables. Et je pense qu’au niveau du code forestier, il faut renforcer les peines, afin de décourager les trafiquants de bois », martèle Abdoulaye Bibi Baldé.
EMMANUEL BOUBA YANGA