Publié le 31 Oct 2016 - 15:48
INSTITUTIONALISATION DE LA SECURITE SANITAIRE

L’Afrique veut gommer ses carences

 

La récente épidémie à virus Ebola a révélé les failles et faiblesses des systèmes de santé africains, aggravés par des gaps dans le volet contrôle des infections. Face à ces manquements, un séminaire de renforcement des capacités pour l’institutionnalisation de la sécurité sanitaire en Afrique a été organisé, à Dakar, avec comme objectif : permettre aux décideurs des ministères de la Santé de tous les pays africains de trouver des solutions pour renforcer les systèmes. Selon Docteur Jean Pierre Lamarque, conseiller Régional de Coopération en Santé du Sénégal, de la  Mauritanie et de la Guinée, avant la crise d’Ebola, on ne s’intéressait pas suffisamment à ce qui se passe directement au niveau des populations.

Alors que celles-ci doivent à la fois avoir les soins qu’elles méritent et dont elles ont besoin. ‘’Il faut que ces soins aient des ressources disponibles (ressources humaines, médicaments, du matériel) et cela doit être supervisé au niveau du district. Quand on parle d’épidémie d’Ebola, on parle de faiblesse du système de santé. Mais la première faiblesse, c’est de s’être désintéressé de ces soins de proximité qui sont absolument nécessaires. Si ces soins de proximité sont efficaces, c’est le premier maillon indispensable’’, explique-t-il.

La deuxième chose, d’après toujours le Docteur Lamarque, est la sécurité sanitaire au niveau des services de santé. ‘’Il est regrettable qu’un hôpital soit un centre de diffusion d’épidémie. Que des mesures d’hygiène ne soient pas prises, des mesures simples comme le lavage des mains, c’est absolument intolérable. Les personnels ont une responsabilité et doivent le faire. Les gouvernements sont aussi responsables, parce qu’ils doivent donner les moyens pour qu’on puisse le faire. On a vu dans le post-Ebola des séminaires de formation des agents de santé sur l’hygiène sanitaire dans les hôpitaux. Mais après, on n’a pas donné de moyens à ces agents et ils sont laissés à eux-mêmes sans aucune solution alcoolique, sans un nombre suffisant de gants ou de matériel stérile. On doit donner les moyens, si on veut bien travailler pour éviter les épidémies’’, soutient-il.

‘’Il faut des districts sanitaires qui marchent’’

Tous les projets étant structurés autour des plans nationaux de développement sanitaire et autour du renforcement du système de santé, il est impératif, poursuit le conseiller régional, de disposer de moyens humains, matériels et de moyens de supervision. Cela doit commencer à partir du district sanitaire. ‘’Il faut des districts sanitaires qui marchent. Il faut une supervision, que les informations qui viennent des districts soient bien traitées et que les réponses soient données. Les partenaires doivent harmoniser dans les différents systèmes. Nous devons travailler de manière coordonnée ; si on travaille chacun dans son domaine, on n’avancera pas’’, prévient Dr Lamarque.

Selon le représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé, le Docteur Déo Nshimirimana, l’utilisation malencontreuse des anti-infectieux a bouleversé l’équilibre du monde  microbien. Ainsi, de plus en plus, de nouvelles maladies font leur apparition et menacent en permanence l’humanité. ‘’La sécurité sanitaire de tous les pays dépend de la capacité de chacun d’eux à agir efficacement et de contribuer à la sécurité de tous les autres. Les premières mesures à prendre consistent à faire en sorte que tous les pays disposent des capacités principales requises pour la surveillance, la détection des menaces le plus tôt possible et de réagir avec efficacité, afin de parvenir à l’objectif suprême d’un monde sûr et protégé contre les menaces des maladies infectieuses’’.

VIVIANE DIATTA

 

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