L’œuvre d’une ‘’figure de justice’’ revisitée
Le colloque international sur ‘’Kéba Mbaye, une figure de justice’’ s’est ouvert hier à l’institut chinois Confucius de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Pendant deux jours, les experts et professeurs venus du continent vont revisiter la vie et l’œuvre de cet éminent magistrat.
Pérenniser et transmettre à la postérité l’œuvre du juge Kéba Mbaye. C’est le sens et la quintessence du colloque international de deux jours qui s’est ouvert hier, à l’Institut Confucius de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Les chercheurs et experts venus de tout le continent vont se pencher sur le thème générique ‘’Kéba Mbaye, une figure de justice’’, lequel est scindé en plusieurs autres sous-thèmes. Le président de la Fondation Kéba Mbaye, Kéba Ba, explique que cette manifestation scientifique organisée par son institution, en étroite collaboration avec la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et l’Institut des Droits de l’Homme et de la Paix (IDHP), s’inscrit dans le cadre de sa mission d’honorer et de perpétuer la mémoire de feu le juge Kéba Mbaye. Mais aussi de témoigner de la justesse de son engagement au service de la société.
‘’Par son comportement toujours et seulement guidé par l’éthique et la recherche constante de la paix, sa passion qu’était le sport et son métier de juge, l’ancien instituteur qu’a été Kéba Mbaye s’est évertué à devenir un grand serviteur de l’Etat, mais également un homme soucieux du respect des droits de l’Homme et de l’éthique’’, souligne M. Ba qui rappelle un passage phare de la leçon inaugurale du juge Kéba Mbaye sur l’Ethique, à l’Université. ‘’L’éthique devrait être adoptée par notre pays comme la mesure de toute chose, car accompagnant le travail. Elle est la condition sine qua non de la paix sociale, de l’harmonie nationale, de la solidarité et du développement’’.
Ainsi, après avoir passé en revue les nombreuses productions scientifiques nationales et internationales existantes sur ce magistrat, le représentant du Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Amadou Abdoul Sow, est lui aussi revenu sur la portée symbolique de la leçon inaugurale du juge sur l’éthique. ‘’Cette leçon inaugurale demeure ainsi la référence obligée de beaucoup de jeunes Sénégalais désemparés qui s’interrogent sur leur avenir et qui veulent réussir’’, dit-il. ‘’Dans ce texte sous forme de testament destiné à la société sénégalaise dans toutes ses composantes, poursuit-il, le juge Kéba Mbaye avait mis en garde contre les maux qui freinent l’évolution de toute société humaine notamment l’oisiveté, la paresse, l’argent facile etc.’’.
De son côté, le doyen Mamadou Badji de la Faculté des Sciences juridiques et politiques a assuré que les réflexions qui découleront de ce conclave seront rendues publiques et vulgarisées partout où besoin sera. Le caractère multidimensionnel de l’homme qu’a été le juge Kéba Mbaye se reflète à travers les rôles qu’il a eu à jouer aussi bien dans le pays que dans le monde entier. Il a été, entre autres, rédacteur de la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, maître d’œuvre du traité de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA), auteur des actes uniformes de l’Ohada, concepteur et président du Tribunal arbitral du sport (TAS), père du Concept ‘’droit au développement’’, rédacteur du code électoral consensuel sénégalais dans un contexte politique particulier…
MAMADOU YAYA BALDE