‘’L’ennemi du Sénégal, c’est le Sénégal’’

Le Sénégal a effectué hier son dernier galop d’entraînement au stade Léopold Sédar Senghor, en vue du match contre la Guinée Equatoriale comptant pour la première journée des éliminatoires de la Can 2019. Face à la presse à la fin de cette ultime séance, le sélectionneur Aliou Cissé estime que la victoire est impérative pour bien entrer dans la compétition.
Pour la séance du jour, vous avez insisté sur la construction et le décalage. Qu’aviez-vous envie de tester en procédant de la sorte ?
Le football est fait de décalage, de supériorité numérique etc. On essayait juste de faire des remontées de balle collectives à 11 contre 0 (sans opposition). Le but est de s’adapter au terrain et prendre nos marques. La pelouse est un peu difficile mais les joueurs vont y arriver.
Vous avez aussi travaillé devant le but. Est-ce le syndrome de l’inefficacité en attaque que vous voulez juguler ?
Il n’y a pas de syndrome encore moins de psychose. C’est juste un match à gagner, comme les autres, qui va nous permettre d’entrer par la plus belle des manières (dans ces éliminatoires) et d’emmagasiner un bon capital confiance. On a l’habitude de ces matches. On sait que c’est des rencontres difficiles. Aujourd’hui, l’ennemi du Sénégal, c’est le Sénégal. Il appartient aux joueurs de relever leur niveau de jeu. Si c’est le cas, je n’ai pas d’inquiétude à me faire. C’est vrai que pour gagner il faut marquer des buts plus que l’adversaire. Mais on a toujours marqué des buts. Contre l’Ouganda, c’est l’un de nos rares matches où on n’a pas scoré. Par rapport aux occasions qu’on se crée, les gens sont en droit de demander plus de réalisations. Demain (ce samedi), il sera important de marquer les occasions qu’on aura à se créer.
Beaucoup d’observateurs se sont posé des questions sur l’animation du jeu de l’équipe après la rencontre contre l’Ouganda. Peut-on s’attendre à un autre match contre la Guinée Equatoriale ?
Le match n’a pas été si mauvais que ça, contre l’Ouganda. Ces observateurs ont tort de ne regarder que le match nul vierge. J’ai donné des consignes aux joueurs, et ils les ont respectées. On a réussi à nous créer pas mal d’opportunités. Si Babacar Khouma avait marqué l’occasion qu’il a eue, le match serait allé autrement. Et ces observateurs diraient autre chose. En réalité, tous les matches du Sénégal sont difficiles parce que c’est aujourd’hui l’équipe à battre. Les garçons ont réussi à se créer une réputation dans le continent africain. Chaque équipe qui joue contre le Sénégal se dit qu’il faut rester derrière et attendre. C’est à nous de trouver des solutions. Malgré des défenses renforcées, des tactiques denses, c’est à nous de contourner, de rentrer dans les blocs. Ça peut se décanter rapidement ou prendre du temps. Tout ça, on le sait et on travaille dessus depuis un bon bout de temps. Dominer n’est pas gagner.
Avez-vous rappelé à vos joueurs l’élimination du Sénégal à la Can 2012 par la Guinée Equatoriale ?
Cela appartient au passé. Il faut qu’on ait l’habitude d‘oublier le passé. De 2012 à aujourd’hui, beaucoup de choses de positives se sont passées, il ne faut pas l’oublier. Ce qui est important, c’est ce que cette génération est en train de construire depuis deux ans. Ça, c’était la Can 2012 et c’est fini. Et la majorité des joueurs qui constituaient cette équipe n’y sont plus.
Vous avez joué cinq matches sans gagner. Cela ne vous inquiète-t-il pas ?
Cinq matches sans victoire, non, cela ne m’inquiète pas plus que ça. Parce qu’on a décidé de jouer contre de grosses équipes. Il était important de se mesurer à la Côte d’Ivoire et au Nigeria. C’est des rencontres qui vont nous servir de baromètres par rapport à la progression. Le contenu était bon. Je suis satisfait de ce qu’ils ont fait lors de ces deux matches. Contre le Cameroun, on a perdu aux tirs au but. Tout entraîneur aimerait remporter tous ses matches. C’est sur ça que je suis en train de travailler.
LOUIS GEORGES DIATTA