Publié le 23 Aug 2017 - 12:11
PAIEMENT CAUTION DE KHALIFA SALL

Le Collectif des amis du maire reprend du service

 

Après une pause pour la campagne électorale, Mamadou Mignane Diouf relance la campagne de quête de fonds pour le paiement éventuel de la caution de l’édile dakarois.

 

‘‘Deux euros pour Khalifa’’ en Europe ; ‘‘2 dollars pour Khalifa’’ aux USA. La campagne de collecte pour un paiement éventuel de la caution du maire de Dakar est déjà lancée dans la diaspora sénégalaise, dans le Vieux continent et en Amérique. Au Sénégal, le pendant pourrait incessamment être ‘‘1 000 francs pour Khalifa’’.

En conférence de presse hier, Mamadou Mignane Diouf, qui préside aux destinées de ‘‘ce collectif pour participer et apporter un soutien dans le dossier dit Khalifa Sall’’, a fait état de la reprise de la campagne de collecte citoyenne pour le paiement de la caution de l’édile de Dakar, mise en veilleuse durant la campagne pour les législatives, ‘‘afin que le discours citoyen ne soit pas inhibé par le discours politique’’. L’objectif était déjà, à l’époque, de répondre à une position qui voulait dire qui si Khalifa veut se libérer, qu’il apporte une caution. ‘‘Si la libération de Khalifa Sall est liée à une exigence de caution que réclamerait l’Etat du Sénégal, les populations de Dakar pour qui il a travaillé vont apporter une contribution importante afin de couvrir la somme’’, a déclaré M. Diouf.

D’après lui, le dispositif est déjà opérationnel avec des comptes bancaires et les agences de transfert d’argent des deux opérateurs téléphoniques Orange et Tigo. Même s’il ne veut pas s’avancer sur le montant des sommes déjà collectées, M. Diouf estime que les bonnes volontés qui cotisent montrent comment cette question tient à cœur les Sénégalais, les Dakarois plus particulièrement.

Dans la logique de refus qu’il se fixe depuis le début, le collectif affirme que le maire est contre cette démarche. ‘‘Je précise que Khalifa n’a pas demandé une caution. Il n’est pas demandeur. Des gens étaient prêts à payer la somme en question le jour même de son incarcération, mais il a refusé de cautionner. Mais ce sont ses amis, mesurant l’injustice dans laquelle cet emprisonnement a eu lieu, qui se sont dit que si c’est la réponse à apporter, nous allons mobiliser la somme’’, a fait savoir Mignane Diouf.

Khalifa Sall a été écroué le 7 mars 2017 à la prison de Rebeuss. Il est accusé de détournement de deniers publics et d’escroquerie portant sur les  deniers publics. Le paiement, éventuel, de cette caution ne reviendrait-il pas à accepter le délit ?  ‘‘Mais bien sûr que non ! Tous ceux qui ont suivi ce dossier savent qu’il est cousu de fil d’injustices, à relents politiques, du début à la fin. Personne de nous ne cautionne que l’utilisation du milliard 800 millions soit vraie. Quand une accusation de cette nature est faite sans donner à la personne le temps de se défendre, de se justifier, c’est incompréhensible. Avait-on besoin de l’accuser dans l’intervalle d’une semaine et de l’emprisonner ? C’est ça le relent politique du dossier. Il y avait suffisamment de garanties pour le laisser en liberté provisoire’’, avance Mignane Diouf qui a pris exemple sur son ami Brésilien du Forum social mondial (FSM) le président Lula Da Silva, à qui la justice brésilienne a donné le temps de se défendre dans le scandale de corruption de Petrobras.

Le collectif affirme que la collecte durera aussi longtemps qu’il le faut pour amasser la somme. Elle pourrait servir à financer des œuvres caritatives si Khalifa Sall est relaxé.  

 OUSMANE LAYE DIOP

 

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