Publié le 25 Sep 2017 - 12:23
POUR UN CLIMAT APAISE DU SECTEUR DE LA JUSTICE

Pr Ismaïla Madior Fall promet un ‘’dialogue permanent’’ 

 

Installé il y a quelques jours à la tête du ministère de la Justice, le Professeur Ismaïla Madior Fall commence déjà à prendre ses marques. Durant la semaine écoulée, le nouveau Garde des Sceaux a rencontré l’UMS et SYTJUST. Il s’est engagé à instaurer ‘’un dialogue permanent’’.

 

Le Garde des sceaux, ministre de la Justice, le Professeur Ismaïla Madior Fall veut éviter à tout prix des tensions dans le secteur qu’il dirige. A cet effet, il a promis d’instaurer un ‘’dialogue permanent’’ avec les différents partenaires sociaux de son département. Il a tenu cette promesse lors de différentes rencontres. En effet, après son installation à la tête du ministère de la Justice, le successeur de Me Sidiki Kaba a entamé une série d’audiences. D’après un communiqué reçu a EnQuête, le ministre a d’abord reçu la délégation de l’Union des magistrats sénégalais (UMS) conduite par son tout nouveau président, le juge Souleymane Teliko, accompagné de trois (03) autres membres du bureau de l’Union des magistrats du Sénégal.

Le président de l’UMS a salué l’initiative du ministre qui traduit, à ses yeux, son ‘’esprit d’ouverture et de dialogue’’. Souleymane Teliko, ajoute le communiqué, ‘’a montré les bonnes dispositions de l’Union des magistrats à établir le fil du dialogue avec le ministère’’. Après avoir affiché leur disponibilité au dialogue, l’UMS a rappelé les préoccupations des magistrats articulées autour de deux points principaux. Il s’agit du principe de l’inamovibilité des magistrats et de la transparence dans la gestion de leur carrière. D’après le document, sur ce dernier point, ‘’M. Téliko a souligné leur droit de rêver d’une justice où les carrières se font sur la base de la compétence et de la promotion de l’excellence’’.

Face à ces complaintes soumises à lui, le Garde des Sceaux a dégagé les pistes pour s’inscrire sur la voie ‘’d’un dialogue permanent ‘’avec les acteurs. ‘’Le ministre leur a assuré que le principe va être le dialogue. Et il va falloir trouver la formule pour un dialogue permanent’’, a indiqué le Pr Ismaïla Madior Fall qui a émis l’idée d’un comité de réflexion permanente pour servir de cadre de concertations et d’échanges. Cette proposition, dit-on, a été bien accueillie par le président de l’UMS qui a annoncé une réflexion profonde sur les textes. Ladite réflexion va aboutir à la tenue d’un colloque dont les travaux seront soumis au comité pour la mise en œuvre des mesures prises par les différentes parties prenantes.

Le Sytjust et sa plateforme revendicative

Après les magistrats, le garde des Sceaux a eu une audience avec le Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST). Lors de l’entrevue avec leur ministre de tutelle, Me Aya Diop et ses camarades syndicalistes ont posé leur plateforme revendicative axée sur ce qu’ils ont appelé ‘’les urgences de l’heure’’. Ces urgences portent sur le Centre de formation judiciaire (CFJ), le décret relatif au statut particulier des fonctionnaires de la justice, le texte modifiant les fonds communs, les indemnités des administrateurs de greffes et l’habitat social. D’après le service de communication du ministre de la Justice, ce dernier a donné les assurances de la continuité dans le règlement.  Tout comme les magistrats, les travailleurs de la Justice ont également salué l’engagement et l’ouverture de leur nouveau ministre.

Le Pr Ismaïla Madior Fall a également eu des séances de travail avec l’ensemble des neuf (09) directions, des rencontres de prises de contact et d’imprégnation des dossiers empreintes de cordialité et de confiance.

CONSTRUCTION DU TRIBUNAL DE COMMERCE DE DAKAR ET DE L’ECOLE NATIONALE DE MAGISTRATURE

Les engagements de l’AFD

Outre les partenaires sociaux de la Justice, le nouveau Garde des Sceaux a également rencontré les partenaires financiers dont le représentant de l’Agence française de développement (AFD). C’était lors d’une audience avec l’Ambassadeur de la France, Jean Christophe Bigot. Au cours de cette audience, la coopération a été passée en revue et il a été relevé le rôle de l’AFD qui, depuis un an, intervient aussi dans le financement de la gouvernance de la coopération bilatérale.

‘’Ce volet comporte trois composantes. Une première composante portant sur la construction du Tribunal de commerce de Dakar et de l’Ecole nationale de magistrature. La deuxième est axée sur la formation et la 3ème est tournée vers la création d’un portail internet pour mettre en ligne tous les textes juridiques sénégalais’’, rappelle le ministère. Qui souligne que le partenaire français va prendre en charge le financement d’une assistance technique pour une durée de trois ans et que ce programme va coûter un montant de 15 millions d’euros.

Romain Regulaire, représentant de l’AFD, dit-on, a donné des assurances sur le montage financier, en expliquant qu’une moitié de la somme sera sous forme de prêt attractif à des taux concessionnels, et l’autre moitié sera un don. Par ailleurs, Christophe Bigot est également revenu sur le rôle du Sénégal dans les instances internationales, notamment le travail fait par le Sénégal pour désamorcer la vague de menaces de retrait de la Cour pénale internationale (CPI). 

FATOU SY

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