Les daara réclament des subventions aux municipalités et au gouvernement
Les municipalités devraient allouer une subvention à l’Union des daara du Sénégal, pour une bonne prise en charge des enfants, le jour du défilé, et promouvoir, en même temps, l’enseignement en langue arabe au Sénégal, a indiqué, dimanche à Thiès, Abdou Salam Diop, porte-parole de l’Union des daara du Sénégal.
La devanture de l’Hôtel de ville de Thiès a refusé du monde, hier, à l’occasion de la célébration du nouvel an musulman. Imams, oustaz, maîtres coraniques, parents d’élèves et élèves l’ont envahie pour prendre part au défilé qu’organise, chaque lendemain de Tamkharit ou Achoura, l’Union des daara du Sénégal. Une occasion pour les apprenants en langue arabe d’exprimer leur joie. Selon le porte-parole de l’Union des daara du Sénégal, les autorités municipales et le gouvernement devraient allouer à leur structure une subvention ‘’conséquente’’, en vue de mieux prendre en charge les difficultés liées à l’enseignement coranique. Pour Abdou Salam Diop, cela pourrait contribuer également à réduire, à hauteur de 80 %, la mendicité des enfants. Imam El Hadj Doudou Gaye dit la même chose et estime que les daara doivent recevoir une subvention de la part de toutes les collectivités locales et du gouvernement, pour mieux s’occuper de la question des apprenants en langue arabe. D’après l’inspecteur de l’enseignement arabe à la retraite, les enfants ont ‘’l’obligation d’apprendre le Coran, comme l’ont fait leurs parents et grands-parents’’.
Idem pour la réussite de cette fête. ‘’Les municipalités devraient allouer une subvention à l’union des daara pour une bonne prise en charge des enfants, le jour du défilé. Ces enfants ont le droit de fêter l’Achoura. Il faut leur donner l’occasion de sentir qu’ils sont en fête. Il serait même bon de leur distribuer des cadeaux. Mais, parfois, c’est compliqué. Les gens y vont avec le cœur. Cette activité est aussi une réponse à la mendicité des enfants de la rue. Ces enfants sont dans les daara et sont bien habillés’’, préconise Abdou Salam Diop.
Ainsi, le conseiller à l’Union des daara du Sénégal estime qu’il est temps que les mairies incluent l’ensemble des écoles coraniques dans leur ligne budgétaire. ‘’Dans les mairies, il n’y a pas une ligne budgétaire allouée à ce genre d’activités. C’est ça que les maires évoquent comme obstacle. Il y a des lignes budgétaires accordées aux associations sportives et culturelles (ASC) mais pas aux écoles franco-arabes. C’est ça le plus grand écueil. Néanmoins, certains d’entre eux s’organisent à faire un geste. Cependant, celui-ci n’est pas à la hauteur des besoins. Ces enfants viennent des alentours de Thiès. Ce sont des milliers d’enfants qu’il faut prendre en charge. Car il faut assurer le transport, leur donner à manger… Donc, nous sollicitons l’appui du gouvernement et des municipalités’’, insiste Abdou Salam Diop.
Pendant le 4 avril (fête de l’Indépendance), les élèves issus de ces daara ne prennent pas part au défilé. Hier, par contre, ils ont bravé la forte chaleur (14 h) pour exprimer leur liesse à travers un défilé accompagné d’un art chorégraphique et des chants religieux et coraniques. Une dizaine d’écoles coraniques venues de Thiès et d’ailleurs ont pris part au défilé. Un événement au cours duquel des prières ont été dites pour le repos éternel de l’âme du défunt khalife général des tidianes Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine qui fut l’un des précurseurs de ce défilé organisé chaque lendemain de Tamkharit par l’Union des daara du Sénégal.
GAUSTIN DIATTA (THIÈS)