Le commerçant Mouhamadou Sékou Touré risque un an de prison
C’est ce jeudi que le commerçant Mouhamadou Sékou Touré va être édifié sur son sort. En détention préventive pour escroquerie et coups et blessures volontaires, il encourt un an ferme, à la suite du réquisitoire du parquet.
Domicilié à Fass Mbao, Mouhamadou Sékou Touré a comparu hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Il a été arrêté et placé sous mandat de dépôt, depuis le 20 septembre dernier, pour les faits d’escroquerie portant sur 3,7 millions de F CFA et de coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail d’une durée de 5 jours, respectivement au préjudice de Chérif Assane Sané et de Samba Dieng. Ainsi, le substitut du procureur a-t-il requis la peine d’un an de prison contre lui, bien qu’il ait réfuté les accusations portées à son encontre.
En fait, au cours des débats d’audience, le prévenu et la partie civile ont servi des déclarations contradictoires. Lesquelles méritent des interrogations, selon le maître des poursuites. ‘’Comment une personne avertie peut verser des sommes sans pour autant se faire un document attestant ces versements. Le délit d’escroquerie est consommé’’, a lancé le parquet. De plus, indique-t-il, le témoin Serigne Souhaïbou Mbacké Sy, qui a mis en rapport les deux parties, a été en cavale avant d’être appréhendé grâce au plaignant. ‘’Il veut nous faire croire que c’était une dette. Ce qui est faux. Il a usé de manœuvres pour tromper la partie civile. Il s’y ajoute que le prévenu a reconnu à l’enquête avoir attaqué un certain Samba Dieng en le giflant et en cassant une bouteille pour le poignarder, parce qu’il l’avait dénoncé’’, a renseigné le maître des poursuites.
Avocat du sieur Touré, Me Babacar Ndiaye a réclamé la somme de 2,500 millions en guise de remboursement. Là où son confrère de la partie civile a soutenu qu’il a invité l’autre partie à trouver ensemble une solution à l’amiable.
Auparavant, Chérif Assane Sagna, habitant à Ouest Foire, a expliqué avoir remis la somme de 3,700 millions de F CFA à Mouhamadou Sékou Touré par le biais de son beau-frère. ‘’Il m’a remis la photocopie de sa carte d’identité nationale ainsi que sa carte grise, avec une décharge sur laquelle il est mentionné qu’il allait me vendre une voiture de marque Citroën C3. En plus, je lui ai également accordé un prêt de 350 000 F CFA entre autres sommes. Des montants qui n’ont rien à voir avec l’achat du véhicule’’, a-t-il déclaré.
Ce que le commerçant Mouhamadou Sékou Touré a nié avec véhémence. Selon lui, les propos de son accusateur sont fallacieux. ‘’C’est vrai qu’il m’a prêté de l’argent et je lui dois uniquement 3,500 millions de F CFA. Je ne lui ai jamais parlé de véhicule qui se trouve au Crédit foncier’’, a-t-il soutenu. Avant de poursuivre : ‘’J’ai été interpellé à Diamniadio où j’étais pour faire part à ma mère de mes soucis financiers. Sur ce, les agents enquêteurs m’ont notifié que j’étais recherché, car cité dans une affaire d’escroquerie. J’étais surpris.’’ Quid des coups et blessures volontaires sur Samba Dieng ? Le prévenu dit : ‘’Devant les limiers, j’ai arraché son téléphone portable avant de lui donner un coup à la figure. Rien de plus.’’
Appelé à titre de témoin à la barre, le sieur Dieng a maintenu les propos tenus à l’enquête. Il a indiqué qu’un jour, Chérif Sané lui a dit qu’il voulait une voiture. C’est ainsi qu’il l’a mis en relation avec Mouhamadou Touré. A l’entame de leurs plaidoiries, les conseils de la défense ont demandé la relaxe au bénéfice du doute à titre principal ou une application bienveillante de la loi pénale, à titre subsidiaire, pour le délit d’escroquerie. Non sans plaider non coupable pour les coups et blessures volontaires. Pour Mes Abdoulaye Tall et Bruce Sylva, il y a un ‘’malentendu’’ dans ce dossier. ‘’Les faits ne se sont pas déroulés comme narrés par la partie civile et le témoin. Toute l’histoire se fondait dans la confiance. A preuve, c’est Chérif Assane Sané qui a rédigé la décharge. On demande un an d’emprisonnement alors qu'on n’a aucun fondement sur les remises. L’infraction n’est pas articulée vu que les manœuvres frauduleuses ne sont pas caractérisées’’, a souligné Me Sylva.
Le tribunal va rendre sa décision sur cette affaire, demain.
AWA FAYE