Appel et promesses de Mame Thierno Dieng
Le nouveau ministre de l’Environnement et du Développement durable, Mame Thierno Dieng, a invité, mercredi dernier, les populations à s’impliquer davantage dans la lutte contre la coupe abusive de bois dans la région de Kolda. Il a promis de doter les agents des Eaux et forêts et des collectivités locales d’équipements adaptés pour barrer la route aux trafiquants de bois.
La coupe abusive de bois a repris de plus belle, dans la région de Kolda. Le constat a été fait par le ministre de l’Environnement et du Développement durable qui a effectué une tournée dans deux lieux stratégiques. Il s’agit du massif de Kandiator, dans la commune de Dabo (département de Kolda). Ce périmètre fait 54 mille 172 hectares contre 32 mille hectares pour celui de Médina Salam Dinga, de la commune de Fafacourou (département de Médina Yoro Foula).
Cette visite a permis aux élus locaux d’interpeler le ministre sur la question de la création des emplois verts et la dotation des collectivités locales en équipements. Selon Bouna Koita, Maire de la commune de Dialambéré, la création d’emplois verts résout plusieurs problèmes, notamment le chômage des jeunes, la préservation des ressources forestières et l’exode rural, entre autres.
M. Koita veut que le programme ‘’emploi vert’’ mis en œuvre au ministère de l’Environnement bénéficie aux collectivités locales. Il a regretté que la forêt, ‘’au lieu d’être un potentiel inexploité, devient un problème non résolu’’. ‘’Il faut avoir la politique de ses moyens et les moyens de sa politique. Il faut que nous puissions avoir des moyens pour accompagner le président de la République dans sa politique sectorielle’’, dit-il.
Selon lui, l’arrondissement de Dabo fait face à un manque de matériels. A l’en croire, la zone ne dispose que de six individus comme personnel de surveillance, en plus de quatre motos vétustes et d’un véhicule qui tombe souvent en panne. ‘’Nous demandons au chef de l’Etat, en plus des emplois verts, de nous doter des matériels efficaces afin que nous puissions mener la lutte contre le trafic de bois’’, a-t-il lancé.
Ibrahima Baldé, porte-parole des exploitants forestiers, a demandé au ministre de l’Environnement de leur faciliter l’accès au crédit bancaire. Car, sans moyens financiers, les exploitants forestiers ne pourront pas accroitre leurs productions, du fait que cela demande beaucoup de moyens financiers.
Le ministre de l’Environnement et du Développement durable a assuré que les doléances ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. C’est ainsi qu’il a soutenu qu’il va créer des emplois verts dans la région de Kolda qui dispose d’un véritable potentiel forestier. Pour le moment, cinq emplois verts ont été créés à travers les massifs de la région. Mais il compte les démultiplier afin de lutter contre le chômage des jeunes et l’exode rural.
Il reconnait lui aussi qu’il y a un déficit criard de matériels dans les communes et dans les services des Eaux et forêts de la région. Partant de ce constat, Mame Thierno Dieng a affirmé que les collectivités locales et les agents des Eaux et forêts seront dotés d’équipements efficaces. Il a également invité les populations à s’impliquer davantage dans la lutte contre la coupe abusive de bois dans la région. Ce qui permettra, selon lui, de barrer la route aux trafiquants qui sont les pires ennemis de la nature.
‘’Nous sommes conscients de l’ampleur de la coupe abusive de bois. C’est pourquoi nous sommes conscients de tout ce qu’il faut faire pour non seulement mettre un terme à cette exploitation illégale, mais surtout pour que la suite soit pérenne et qu’elle profite aux populations qui sont là. Il faut que les populations locales, qui habitent dans ces zones, soient les principales bénéficiaires de ces ressources forestières’’, a-t-il souligné.
Il a déploré les actions des trafiquants de bois tendant à compromettre les efforts des agents des Eaux et forêts, des collectivités locales, des forces de défense et de sécurité, pour la préservation des ressources forestières. Selon lui, il est totalement inconcevable et inacceptable que la communauté nationale, régionale et locale se mette ensemble pour atteindre les objectifs très nobles et que les gens malintentionnés se permettent de vouloir compromettre l’avenir du pays, par le phénomène de la coupe frauduleuse de bois. Ainsi, il a annoncé que des mesures sont en train d’être déroulées afin de tourner définitivement la page au trafic de bois dans le pays.
EMMANUEL BOUBA YANGA