Réagissant aux attaques de certains députés de l’opposition parlementaire contre le président de l’Assemblée nationale qu’ils qualifient de ‘’dictateur’’, l’Alliance des forces de progrès balaye d’un revers de la main ces accusations.

Moustapha Niasse peut compter sur le soutien de son parti, pour faire face aux attaques qu’il essuie depuis l’amorce de la procédure de levée de l’immunité parlementaire du député Khalifa Sall. Après les sorties fracassantes du député Déthié Fall et de certains parlementaires contre lui, l’Alliance des forces de progrès (AFP) est montée au front pour prendre sa défense.

Ce week-end, quelques-uns de ses proches collaborateurs, par ailleurs députés à l’Assemblée nationale, ont jugé utile de livrer, en détail, leur version des faits sur la procédure d’installation de la commission ad hoc chargée d’auditionner Khalifa Sall, dans le cadre de la demande de levée de son immunité parlementaire formulée par le procureur de la République.

 Ainsi, selon le député Santi Agne Sène qui est revenu sur la chronologie des faits, l’opprobre doit être jeté sur les députés de l’opposition et non sur le président Moustapha Niasse qui n’a fait que son travail. ‘’Le président de l’Assemblée nationale, saisi par courrier du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, au nom du procureur de la République, a, comme le veut le règlement intérieur de l’Assemblée, convoqué la conférence des présidents, c’est-à-dire les présidents des groupes parlementaires, les présidents des commissions et le bureau de l’institution, pour leur rendre compte de la saisine’’, déclare-t-il. Il relève que la conférence des présidents a renvoyé la question à la commission des lois, laquelle devait entériner la liste présentée par les 3 groupes parlementaires au prorata de leur nombre.

 C’est ainsi que le groupe Benno Bokk Yaakaar a donné un groupe de 8 désignés pour le représenter à la commission ad hoc. Le groupe Liberté et démocratie a présenté 2 dont Me Madické Niang et Mamadou Diop Decroix. Le groupe des non-inscrits a présenté le député Déthié Fall.

‘’Ni l’arrogance ni l’insolence ne dévieront notre voie politique’’

Toutefois, rappelle-t-il pour le déplorer, c’est à la dernière étape, en plénière du jeudi, que le député Madické Niang, en violation de l’article 74 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, a voulu forcer la main au président Moustapha Niasse en tentant d’introduire une motion préjudicielle. D’après cet article 74 du règlement intérieur, ne prennent la parole avant la discussion que le rapporteur de la commission des lois et, accessoirement, le président de ladite commission. Et c’est au terme de la présentation de ce rapport que n’importe quel député peut demander la parole, soit pour des motions préjudicielles, soit pour poser une question sur le fond.

Ce qui amène d’ailleurs le porte-parole de l’AFP à s’offusquer de tout le bruit que l’opposition parlementaire entretient sur cette affaire. Selon le Dr Malick Diop, ‘’Moustapha Niasse n’est mû que par la gestion normale de l’Assemblée nationale conformément au règlement intérieur de celle-ci et de la Constitution’’. Mais, se désole-t-il, ‘’il se trouve que nous avons une opposition particulière dont les députés sortent de l’hémicycle pour parler énormément de contrevérités’’.

Pour sa part, Alioune Sarr, qui s’est prononcé sur la question depuis Thiès, pense qu’à travers ces attaques contre Moustapha Niasse, c’est l’institution que représente l’Assemblée nationale du Sénégal qui a été chahutée. Aujourd’hui, regrette-t-il, ‘tous les Sénégalais ont été choqués et outrés’’ par les propos qui sont aux antipodes des valeurs et traditions du pays. ‘’Ce qui a été dit à l’Assemblée nationale contre son président, le secrétaire général de l’AFP Moustapha Niasse, reste à jamais gravé dans le registre de ce qu’on peut appeler les actes manqués. En choisissant de s’attaquer ouvertement au président Niasse, ces auteurs et leurs commanditaires ont révélé leur véritable dessein’’.

Selon Alioune Sarr, l’objectif de ces parlementaires est avant tout de casser la dynamique unitaire qui structure la coalition BBY et surtout les relations entre Moustapha Niasse et le chef de l’État. Mais, prévient-il, ‘’ni l’arrogance ni l’insolence ne nous dévieront de notre voie politique qui est la seule qui nous mène dans un combat pour le peuple sénégalais’’. 

 MAMADOU YAYA BALDE ET GAUSTIN DIATTA