Publié le 22 Nov 2017 - 16:41
DÉSAPPROBATION DU DISCOURS DE KAMA AU CPI

Le Cdes se démarque du patronat

 

Au sein du patronat sénégalais, on ne parle pas le même langage. Hier, lors d’un point de presse, le Conseil des entreprises du Sénégal dirigé par Babacar Diagne s’est totalement démarqué du discours de Mansour Kama.

 

24 heures après le Conseil présidentiel sur l’investissement (Cpi), est intervenue une première fissure dans les rangs du secteur privé national. Suite à la sortie de Mansour Kama fustigeant le manque de dialogue et la part congrue du patronat sénégalais sur les marchés publics, le président du Conseil des entreprises du Sénégal (Cdes) a organisé un point de presse pour se désolidariser du contenu de son discours. Hier, Babacar Diagne n’a pas caché sa désapprobation. ‘’Nous nous désolons des propos de la Cnes qui sont contraires à la mission et à l’approche du Conseil des entreprises du Sénégal qui est une organisation de contribution positive, avec de la courtoisie’’, déclare-t-il.

En réalité, M. Diagne n’a pas apprécié les mots choisis par Mansour Kama pour s’adresser au chef de l’Etat qu’il considère comme un soutien du patronat. D’après lui, Macky Sall est favorable, non pas uniquement à l’entreprise sénégalaise, mais celle africaine. Selon lui, dans toutes les grandes rencontres internationales, le Président se fait le porte-parole de l’entreprise africaine, il essaie de voir comment elle peut gagner des marchés.

Le Cdes dit donc ne pas comprendre le pourquoi d’une telle attitude. Selon Babacar Diagne, le Cdes n’a pas été impliqué par le patronat dans la préparation du Cpi. Raison pour laquelle il a ignoré le contenu du discours jusqu’à ce qu’il soit prononcé en public par le président du Cnes. ‘’Si on nous avait consulté, on aurait demandé d’avoir un discours plus constructif’’, soutient-il, non sans reconnaître une division regrettable au sein des employeurs sénégalais. Selon lui, le patronat ne doit pas être un fonds de commerce.

Suppression de l’Imf 

Par ailleurs, Babacar Diagne qui a participé au Cpi reconnaît que toutes ses recommandations n’ont pas été prises en compte. C’est le cas, par exemple, du Conseil présidentiel sur la très petite entreprise. De son point de vue, le Cpi est plutôt une cour des grands où les petits sont étouffés. Malgré tout, il se félicite de la réponse apportée par le chef de l’Etat. Macky Sall a, en effet, demandé qu’une branche de la petite entreprise soit ouverte au sein de l’ADPME.

Autre réponse satisfaisante, celle apportée sur la question des taxes. Le Cdes demande la suppression de l’impôt minimum forfaitaire (Imf). Selon M. Diagne, cette taxation n’est pas adéquate à la promotion des sociétés nouvellement créées. L’appel a été plutôt bien entendu. ‘’On a eu une réponse plus efficiente du ministre de l’Economie et des Finances qui nous a suggéré la Cgu (Contribution globale unique) qui est une taxe qui représente six différentes taxes et qui permettra de pallier la suppression de l’Imf’’, se félicite-t-il.

Le Cdes est une organisation qui regroupe les petites et très petites entreprises. Selon son directeur, il est composé de 115 entités pour un total de 25 600 opérateurs économiques.    

BABACAR WILLANE

 

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