Publié le 23 Nov 2017 - 14:17
LUTTE CONTRE LES FAUX MEDICAMENTS

Le Conasen plaide pour des sanctions plus lourdes

 

La saisine de médicaments frauduleux à Touba a fait réagir le Conasen, qui se constitue d’ailleurs partie civile dans cette affaire. Le comité dirigé par Me Massokhna Kane a face à la presse hier, et invité la justice à corser les sanctions infligées aux trafiquants.

 

Le Comité national sénégalais de lutte contre les faux médicaments et l’exercice illégal de la pharmacie (Conasen) n’est pas satisfait des peines infligées aux trafiquants de médicaments. Faisant face à la presse hier, le comité pense que les sanctions ne sont pas très dissuasives. Son président renseigne que la structure va travailler à proposer aux autorités leur aggravation. Me Massokhna Kane rappelle que ces médicaments vendus hors circuit ont des conséquences sur la santé de la population, particulièrement, celle des enfants et femmes en état de grossesse. Ce qui fait dire à l’ancienne présidente des Sages-femmes du Sénégal que la gent féminine doit être sensibilisée en premier sur la question.

Selon Marième Fall, 60% des hémodialysés sont des femmes et c’est dû en partie, d’après elle, à l’automédication. ‘’Les médicaments de la rue tuent avec une forte morbidité. Les femmes doivent porter le combat pour que la population soit en bonne santé’’, a fait savoir Mme Fall. Me Kane de dire que c’est une lutte qui doit s’engager sans merci. Il a évoqué aussi l’effet ‘’très dangereux’’ des médicaments vétérinaires qui entrent aussi dans le cadre de la traque, car selon lui, ce sont les hommes qui consomment ces animaux malades. Le président du comité appelle ainsi à une meilleure surveillance des officines, surtout de garde. ‘’Quand il y a des saisies et que le marché illicite est restreint, on a remarqué qu’il y a des braquages de pharmacies’’, souligne-t-il.

Ainsi, beaucoup de stratégies sont en train d’être déployées par la structure pour mieux combattre le fléau. Me Massokhna Kane liste, à cet effet, ‘’les travaux de terrain, la décentralisation, la lutte au niveau des régions et départements’’. Les membres de cette organisation se félicitent d’ailleurs de la récente déclaration du chef de l’Etat, lors du forum de la santé au cours duquel il a annoncé que le Sénégal a engagé une guerre contre le trafic des médicaments.

Par ailleurs, le chargé de communication du Conasen a rappelé le contexte de création de leur structure, il y a dix mois. Selon Isma Ndiaye, c’est pour faire face à l’ampleur de ce trafic et dans le souci de mieux préserver la santé des populations. Le Comité est ainsi composé de représentants issus des ministères de l’Intérieur et de la Sécurité, de l’Economie, des Finances, des Forces armées, de la Santé, de la Justice, du Commerce, de pharmaciens et de tous les professionnels du corps médical. M. Ndiaye ajoute que le Conasen a, depuis sa création, effectué des actions de terrain, avec l’aide des forces de sécurité, à l’instar de l’opération Heera en partenariat avec Interpol pour, dit-il, contribuer à lutter contre le trafic des produits médicaux illicites.

HABIBATOU TRAORE

Section: