Le Parquet général désavoué par la Cour suprême
Revoilà l’affaire Sangalkam qui a vu la mort de Malick Ba, le 30 mai 2011, d’une balle tirée par des forces de l'ordre, lors d’une manifestation contre le découpage administratif de la commune et l’installation d’une Délégation spéciale à sa tête ! La Chambre criminelle de la Cour suprême vient de désavouer le Parquet général. Ainsi, l’ex-Commandant de la Brigade de gendarmerie de Sangalkam, Samba Sarr, et son ex-collègue Adama Sarr, parti à la retraite depuis 2014, sont désormais blanchis dans cette affaire.
Selon nos sources, le non-lieu accordé par le Doyen des juges aux deux inculpés et confirmé par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel n’a pas agréé le Parquet. De ce fait, le maître des poursuites s’est pourvu en cassation contre l’arrêt en juin 2017. Il voulait que les gendarmes répondent de la mort de Malick Ba. Mais la Cour suprême ne l’a pas suivi, en confirmant l’ordonnance de non-lieu total rendu en février par Samba Sall. Selon nos sources, la décision des juges suprême est tombée il y a quelque temps.
Ainsi, c’est l’épilogue pour Samba Sarr et Adama Sarr qui avaient été inculpés par Mahawa Sémou Diouf. Ce dossier s’est ensuite retrouvé avec son successeur Samba Sall qui, après des années d’instruction, a estimé qu’il n’y avait pas de preuves attestant que les gendarmes étaient responsables de la mort de la victime. Mais le Parquet n’étant pas convaincu par de tels motifs avait relevé appel. Devant la Cour d’appel, le maître des poursuites était resté dans sa logique en demandant l’infirmation de l’ordonnance de non-lieu. Le représentant du Parquet avait demandé que les faits de meurtre initialement reprochés aux inculpés soient disqualifiés en coup mortel. Car, selon lui, quoi qu’on dise, il y a mort d’homme et les gendarmes en sont responsables, même s’ils n’avaient pas l’intention de tuer.
Les avocats de la défense avaient soulevé l’absence de preuves et un problème d’imputabilité des faits. Selon l’argumentaire des défenseurs militaires, l’arme de Mass 36 qui est censée avoir tué Malick Bâ aurait causé plus de dégâts. Ils ont contesté le rapport balistique, soulignant qu’il n’y a pas de calibre d’entrée 1,5 cm. C’est au regard de tous ces arguments que la défense avait plaidé la confirmation et les juges les avaient suivis.
Aujourd’hui, ils sont totalement libres et lavés de tout soupçon. Tout le contraire des quatre gendarmes suspectés des meurtres de Mamadou Sy et Banna Ndiaye à Podor, lors d’une manifestation de la Section locale du M23. Il s’agit de l’ex-Commandant de brigade de Podor, l’adjudant Madior Cissé et de ses trois éléments Babacar Sarr, Racine Ndong et Mountaga Gaye. L’instruction de leur dossier n’est pas encore bouclée par le Doyen des juges.