Publié le 30 Aug 2018 - 23:25
RARETE DE LA POMME DE TERRE DANS LES MARCHES

Les commerçants veulent une solution rapide

 

Après la fête de la Tabaski, la pomme de terre est introuvable dans les marchés de Dakar. Les commerçants demandent des solutions rapides. Les clients les pointent du doigt.

 

La pomme de terre est devenue une denrée rare sur le marché sénégalais, depuis la veille de la fête de Tabaski. Alors que son importation est gelée depuis le 25 janvier 2018. Au marché Tilène, il est impossible d’en trouver. Amadou Bâ, commerçant, fait le constat. ‘’Depuis la veille de la fête, je n’ai plus de pomme de terre. C’est devenu rare. Les grands fournisseurs aussi ne l’écoulent pas’’, affirme-t-il, affairé à faire le total des commandes déjà reçues. Ce grossiste vendait le sac de pomme de terre à 9 000 F CFA. Dans son grand magasin, Amadou stockait des dizaines de sacs de pomme de terre provenant de l’Inde. Dédaignant la production locale. ‘’La pomme de terre locale pourrit en l’espace de 2 jours. Les commerçants qui en détenaient sa plaignaient souvent de la qualité’’, justifie-t-il. Non seulement, elle est de mauvaise qualité, mais elle est introuvable.

Plus loin, dans le marché, est établi Aliou Bâ qui tient une table, juste à l’entrée. Il expose toutes les denrées usuellement consommées au Sénégal, sauf de la pomme de terre. ‘’Je ne la vends pas parce qu’elle se fait rare depuis la veille de la Tabaski’’, révèle-t-il. Tout en gardant espoir d’en avoir d’ici quelques jours. Ibrahima Kâ, très sollicité, a écoulé les 25 kg qui lui restaient après la fête. ‘’C’est hier que j’ai vendu ce qui me restait, à 700 F CFA le kilogramme’’. Le commerçant ne sait plus comment faire devant cette situation, car il a cherché partout mais n’en trouve plus.

‘’Pas de pomme de terre !’’ C’est la seule réponse partout. A l’intérieur du marché, Aliou Ngom, un quinquagénaire, casquette noire sur la tête, portant une tunique de même couleur, fait remarquer que le problème dure depuis une semaine, et que rien n’est fait pour le solutionner. Il interpelle les autorités.

Founé, une fidèle cliente, a fini de faire son marché. N’ayant pu obtenir le produit rare, elle confie qu’elle va se rabattre sur les sachets de pomme de terre surgelée. ‘’C’est difficile, on essaie de faire avec, mais nous prions pour que cette situation ne perdure pas, car les sachets surgelés ne nous arrangent, surtout si on veut cuisiner pour beaucoup de monde’’, dit-elle. Foulard sur la tête, la dame au teint clair est consciente de ce changement de programme ; et c’est pour cela qu’elle fait tout pour ne pas dépasser son budget.

‘’Les clients nous retournent la faute’’

Au marché Gueule Tapée, la même situation se pose. ‘’Vous voulez quoi ?’’ De la pomme de terre ?’’ ‘’Non il n’y en a pas !’’ lance Mamadou Baldé trouvé dans son magasin. Il se lance dans les mêmes explications que ses prédécesseurs. Bathie Gningue, qui vit la même situation, dit son amertume. Avec cette rareté, les clients, dit-il, pensent que les commerçants en sont à l’origine. Une accusation qu’il réfute. ‘’Le malheur pour nous est que les clients croient que nous sommes à l’origine de cette pénurie, alors que nous n’y sommes pour rien. Nous n’avons rien gardé pour augmenter les prix. Egalement, nous ne sommes pas en complicité avec les grossistes afin de profiter de la situation !’’ déclare le jeune commerçant qui regrette de n’être pas parvenu à honorer ses commandes avant la fête, alors qu’il avait déjà reçu l’argent de ses clients. ‘’Cela a causé beaucoup de malentendus et de torts, parce que l’on croyait qu’on allait avoir une quantité suffisante de pomme de terre. Tel n’a pas été le cas’’, poursuit Bathie Gningue, désespéré de ne pouvoir se racheter auprès de ses clients. Toutefois, il garde espoir de revoir la denrée précieuse et souhaite que des solutions rapides soient apportées.  

QUATRE QUESTIONS A AMADOU ABDOUL SY (DIRECTEUR GENERAL DE L’AGENCE DE REGULATION DES MARCHES)

‘’Il y a 13 500 tonnes disponibles’’

La pomme de terre se fait rare, quelle est, selon vous, l’origine de cette situation ?

Ça a repris, hier (mardi) et aujourd’hui (mercredi). Une dizaine de camions a été livrée. Il faudra quand même quelques jours pour que les activités reprennent normalement. Ils ont repris. La vente a recommencé au Sénégal. Nous continuons le gel.

Est-ce que cela ne va pas aggraver la situation ?

Il y a 13 500 tonnes disponibles, presque un mois et quelques jours de consommation. Ça va régler la situation. Après la Korité, la reprise n’a pas été facile. Nous ne savons pas encore quand est-ce que le gel sera levé, mais pour l’oignon, on a donné un stock de 13 000 tonnes de régulation qui sera vendu du 28 au 05 septembre. A cette date, on va tenir une réunion.

Est-ce qu’il y a réellement une régulation pour ce produit, car à chaque fête les prix grimpent ?

On a bien régulé, durant cette période, mais au dernier moment, il y a eu une forte demandeLe transport est là ; ce n’est pas uniquement la pomme de terre. Tout le monde est à la recherche ; c’est le dernier jour qu’il y a eu perturbation. Ça va dans l’ensemble, ça a été bien géré. C’est la première fois que l’on a vendu l’oignon et la pomme de terre du Sénégal durant la fête de Tabaski.

Oui, mais cela ne s’est-il pas fait à des prix élevés ?

Prix élevés ? Il faut relativiser ! Les deux derniers jours, oui. Mais pour le reste, c’est qu’on est en train de consommer un produit qui, depuis le mois de février, est dans des chambres froides. Ça ne peut pas coûter le même prix que la pomme de terre qui a été cultivée et vendue dans le marché.

AIDA DIENE

 

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