L’Unesco et Africulturban forment des artistes et professionnels des médias
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L’Unesco et Africulturban souhaitent que les jeunes Sénégalais aient une meilleure compréhension de la migration et de la manière dont cette thématique est traitée en termes de communication et d’information. C’est dans ce sens qu’un atelier d’écriture pour renforcer les capacités des artistes et professionnels des médias a été organisé.
Pour renforcer les capacités des artistes et des professionnels des médias à rendre compte de la migration à travers des productions artistiques de qualité, l’Unesco et Africulturban ont organisé, à la Maison des cultures urbaines (MCU), un atelier d’écriture de deux jours.
Cette approche a pour but de permettre aux jeunes femmes et jeunes hommes sénégalais attachés à la culture artistique de leur pays, d’avoir une meilleure compréhension de la migration au Sénégal et de la manière dont cette thématique est traitée en termes de communication et d’information.
‘’L’objectif principal du projet est d’outiller les médias, afin de donner aux populations, en particulier aux jeunes garçons et filles, les moyens de prendre des décisions éclairées sur les questions migratoires, grâce à un meilleur accès à une information de qualité’’, renseigne une note reçue à ‘’EnQuête’’.
De manière spécifique, le projet vise à ‘’renforcer’’ l'accès à une information juste et équilibrée des populations en Afrique de l'Ouest et du Centre (en particulier la jeunesse considérée comme la plus vulnérable) sur la migration, y compris la migration irrégulière (causes profondes, flux, risques) dans la sous-région et vers l’Europe. Il ambitionne aussi de promouvoir l’égalité des genres dans le renforcement des capacités des professionnels des médias, les contenus éditoriaux et l’accès à l’information, en relation avec les questions migratoires.
En troisième lieu, il consiste à renforcer le dialogue pacifique entre les migrants et les communautés d'accueil dans les pays cibles, à travers les médias et la communication.
Enfin, le projet devra permettre de renforcer les capacités des journalistes (notamment les jeunes) à produire des reportages éthiques et professionnels sur la migration, renforcer également leurs capacités en matière de journalisme d’investigation et de fact-cheking, pour ‘’lutter contre la désinformation et la mésinformation’’ autour des migrant (e) s.
Ainsi, l’activité a été encadrée par des professionnels des médias ‘’dotés d’une expertise pratique sur la thématique’’, en présence de migrant (e) s ’’dont les expériences réelles’’ ont enrichi la compréhension des musicien (ne) s (sélectionnés pour prendre part à l’atelier. Il y a, entre autres artistes, Mamy Victory, Iss 814, Eve Crazy, Xuman, Matador, etc.). Ils s’engagent tous à sensibiliser les jeunes et à leur expliquer les dangers du ‘’Barça Wala Barsax’’.
Au terme de cet atelier de deux jours, qui fait suite à une série d’activités menées entre 2019 et 2020 à l’intention des différents acteurs de la chaîne d’information et de communication, ‘’les bénéficiaires directs (notamment les musiciens) recevront un appui pour la production de vidéos sur le traitement de l’information en lien avec la migration au Sénégal, notamment la migration vers l’Europe qui a repris de plus belle, suite à l’impact socio-économique de la Covid-19 sur les populations migrantes, mais aussi sur les nationaux sénégalais’’, ont annoncé les organisateurs.
Et selon eux, la spécificité de cet atelier d’écriture est ‘’l’association des artistes aux côtés des journalistes et des migrants pour une synergie d’actions, notamment la production de contenus artistiques (vidéos) sur le traitement de l’information en lien avec la thématique migratoire, y compris la lutte contre la désinformation dont peuvent être victimes les migrants, davantage dans le nouveau contexte de la Covid-19’’.
De plus, cet appui s’inscrit dans le cadre du projet ‘’Autonomiser les jeunes en Afrique à travers les médias et la communication’’. Mis en œuvre dans huit pays d'Afrique de l’Ouest et du Centre (Cameroun, Côte d'Ivoire, Ghana, Guinée, Mali, Niger, Nigeria et Sénégal), avec le concours de l’Unesco sur une durée de trois ans (2019-2021), le projet est financé par le ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (MAECI) et l’Agence italienne pour la coopération au développement (AICS).
BABACAR SY SEYE