Un trafic entre l’Europe, le Maghreb et l’Afrique
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La gendarmerie a saisi 675 kg de cocaïne découverts dans plus de 200 fûts trouvés dans diverses localités du pays. La marchandise appartiendrait à un réseau international de trafic de drogue dont les membres vivent en Gambie, au Maroc, en France et en Belgique. Un Français du nom de J. Y. Blain est, pour le moment, inculpé.
Le 15 courant, au petit matin, après plusieurs jours de planque, d’investigations et de recoupements dans une affaire de trafic de cocaïne, les gendarmes de la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane ont procédé à une perquisition dans un immeuble, à Ngor. Ils ont procédé à une fouille minutieuse dans un premier appartement où ils ont trouvé de la poudre blanche dans des seaux de peinture.
Les hommes en bleu ont continué leurs recherches et sont entrés dans le deuxième appartement suspect. Ils y ont trouvé un Français du nom de J. Y. Blain. Il a nié connaitre l’occupant du premier appartement visité. Mais quand les gendarmes ont pris son téléphone et composé le numéro de ce dernier, ils ont vu s’afficher le nom de ‘’Ouz Dakar’’. Une nouvelle perquisition a été faite dans son appartement par les gendarmes. Ces deniers ont mis la main sur une facture d’une commande de 78 fûts de 160 kg d’acétone. Quand le fournisseur a été appelé par les enquêteurs pour vérification, il leur a confié que c’est J. Y. Blain qui les a achetés. Preuves suffisantes pour qu’il soit interpellé.
Cuisiné, il a conduit les enquêteurs à un dépôt qui se situe à Hann Yarakh. Sur place, 62 fûts y ont été trouvés. Auparavant, 16 fûts avaient été trouvés à Nguerigne. En sus de cela, il a été retrouvé dans cet endroit 31 autres fûts de couleur marron et 15 fûts noirs contenant de l’huile de moteur.
De plus, les questions posées au voisinage ont permis d’apprendre que le propriétaire du premier appartement visité a un frère qui s’active dans l’immobilier à Ngor et ses environs. Quand les gendarmes sont arrivés à mettre la main sur ce dernier, Y. H. Diaw, il a dit que ce dernier est son frère germain. Il s’appelle O. H. Diaw alias ‘’Ouz’’. Il aurait quitté le Sénégal, à l’en croire, il y a une dizaine de jours pour se rendre en Gambie. Bizarrement, il dit ne pas connaître la date de naissance exacte de son frère O. H. Diaw, quand la question lui a été posée.
Par ailleurs, grâce aux informations reçues, lors de leurs investigations préalables, les enquêteurs ont procédé à une troisième perquisition au domicile supposée de la mère du suspect sis à Rufisque. Cependant, ils ont découvert que la dame qui loge dans cette maison est la mère d’un Sénégalais, A. Sow, qui séjourne actuellement au Maroc. Une moto et une voiture de marque Range Rover ont été trouvées dans la maison. L’enquête a aussi révélé qu’il est colocataire, avec un Belge, de l’entrepôt où les fûts ont été trouvés.
Des ramifications en Gambie, au Maroc, en France et en Belgique
Les premiers éléments de l’enquête se sont révélés défavorables au Français J. Y. Blain qui a été mis en garde à vue. Les autres proches des suspects disparus devraient faire l’objet de convocation, les prochains jours, pour la suite de l’enquête qui suit son court.
En résumé, selon nos interlocuteurs, ils ont affaire à un réseau de trafic international de drogue avec des ramifications en Gambie, au Maroc, en France et en Belgique. Il a été prouvé qu’O. H. Diaw est un Franco-Sénégalais né en France. Son frère Y.H. Diaw serait propriétaire de plusieurs immeubles. Il a été établi que l’immeuble dans lequel habite O. H. Diaw est au nom de sa mère A. Diaw. Les archives judiciaires ont montré, selon nos sources, que Y. H. Diaw (né en décembre 1984 à Paris) aurait été un grand trafiquant de cocaïne activement recherché en France. Entretemps, il est devenu un grand promoteur immobilier dans la capitale sénégalaise, pour sûrement blanchir son argent dans l’immobilier.
Cette enquête qui a été close depuis jeudi dernier a permis de déférer au parquet le seul principal suspect, en la personne du Français J. Y Blain. Aux dernières nouvelles, il a été inculpé.
CHEIKH THIAM