Malgré la violence ambiante à Abidjan, les Ivoiriens ne veulent pas délocaliser le match contre le Sénégal, prévu le 8 septembre prochain, et comptant pour les éliminatoires aller de la prochaine Coupe d'Afrique des Nations (CAN 2013).

Le duel entre la Côte d'Ivoire et le Sénégal a déjà commencé. À un peu plus de deux semaines de la manche aller du dernier tour des éliminatoires de la prochaine Coupe d'Afrique des Nations (CAN 2013), prévue en Afrique du Sud, les deux pays ne s'accordent pas sur le lieu qui devra abriter la rencontre du 8 septembre. Certes, le match est initialement programmé à Abidjan en proie à un climat d'insécurité depuis quelques semaines avec des tirs d'armes lourdes qui ont déjà fait des victimes. De fait, les autorités sénégalaises ont émis des craintes à propos du voyage et la Fédération sénégalaise de football (FSF) a demandé que le match soit délocalisé. Une proposition dont ne veut entendre parler la partie ivoirienne qui tente de rassurer les instance internationales quand à la tenue de la rencontre dans un environnement sécurisé. ''Pas question de délocaliser le match Côte d’ivoire/Sénégal, ont répondu les autorités ivoiriennes qui estiment que les violences n’ont rien à voir avec le match du 8 septembre.

Que craignent alors les Ivoiriens ?

Le Sénégal avait une fois été contraint de délocaliser à Abidjan un match initialement programmé à domicile. Lors de cette rencontre de 1993 comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde de 1994 organisée aux États-Unis, les Lions n'avaient pu battre une nouvelle équipe zambienne pourtant décimée par un crash aux larges du Gabon. ''C'était la première fois que nous nous sommes retrouvés dans ce genre de situation. L'équipe n'était constituée que de joueurs locaux lors de ce voyage à Abidjan. Nous avions fait un bon match, sans arrière-pensée mais avec la ferme volonté de gagner. Nous avions manqué beaucoup d'occasions et nous nous sommes quittés sur un score nul (0-0). C'est sûr que si c'était à Dakar, nous aurions peut-être pu gagner'', soutient l'ancien défenseur central des Lions, Mamadou Marième Diallo qui avait pris part à ladite rencontre.

Il est donc clair que les autorités ivoiriennes ne veulent pas vivre un tel scénario qui compromettrait les chances de qualification des Éléphants. Elles ont pu mesurer l'impact de leur dernière expérience avec la crise politique qui avait obligé les vice-champions d'Afrique en titre à jouer contre le Bénin, en mars 2011, à Accra où les coéquipiers de Didier Drogba avaient difficilement gagné (2-1) en éliminatoires de la dernière CAN. ''Quand on porte le maillot national, on doit se donner à 100% mais votre public vous pousse à vous surpasser, à vous donner à 200%, voire plus'', renseigne Marième Diallo, ancien joueur du Port Autonome de Dakar (PAD). Toutefois, la délocalisation du match contre le Bénin n'a pas empêché les Ivoiriens de réaliser un sans-faute lors des précédentes éliminatoires avec six victoires en autant de matches.

ADAMA COLY