Attrait à la barre du tribunal correctionnel par Abdoulaye Diouf pour dénonciation calomnieuse, Sidy Diop plaide non coupable. Malgré ses dénégations, la partie civile, Professeur assimilé à l’Ife de la faculté des Lettres, lui réclame 50 millions F CFA. Le verdict sera rendu le 12 janvier 2022.
Le professeur à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sidy Diop, a fait face, hier, au juge de la 3e Chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar. Il a été attrait à la barre par le professeur assimilé Abdoulaye Diouf pour dénonciation calomnieuse. Tout est parti d’une plainte déposée au commissariat du Point E par Sidy Diop contre Abdoulaye Diouf, pour usurpation de fonction.
Ce dernier, faisant prévaloir sa qualité de de Directeur de l’IFE de la faculté des lettres, lui avait demandé dans un courriel, des explications sur ses absences. Mais le dossier a été classé sans suite. En outre, il est également ressorti de la procédure que, par décret président numéro 2021 634, Abdoulaye Diouf a été nommé Professeur assimilé, suite à sa réussite au concours du Cames.
Pour laver son honneur, le professeur assimilé a servi une citation directe à son collègue.
Face au juge, le prévenu a contesté les faits. A l’en croire, la partie civile s’est fait passer pour professeur assimilé. ‘’J’ai fait la remarque, le jour où il m’a envoyé un courriel pour une demande d’explications sur mes absences. A l’époque, j’étais victime d’une agression et j’étais traumatisé par ce qui s’était passé. Sur la lettre, il a mentionné qu’il était professeur assimilé à l’Ife de la faculté des Lettres’’, a raconté le prévenu.
Selon lui, Abdoulaye Diouf ne pouvait pas se prévaloir de cette fonction. Même s’il avait réussi le concours du Cames, le décret présidentiel faisant de lui un professeur n’était pas encore sorti. ‘’Lorsque les établissements reçoivent les actes de réussite des candidats au Cames, les lauréats sont proposés aux facultés. C’est au premier trimestre que le rectorat envoie les actes dans le circuit administratif. Les dossiers ne reviennent que pendant les vacances scolaires, entre août et septembre’’, a-t-il dit.
D’après lui, il ignore comment Abdoulaye Diouf a fait pour extraire son dossier qu’il a brandi au mois de juin 2020.
‘’Mon décret a été signé par le Président le 17 mai’’
Ce que le plaignant Abdoulaye Diouf conteste. ‘’Mon décret a été signé par le Président le 17 mai. C’est en juin que j’ai envoyé une demande d’explications. Il a déposé plainte contre moi pour usurpation de fonction. Quand je suis allé répondre à la convocation, j’ai brandi le décret. C’est la raison pour laquelle le dossier a été classé sans suite’’, a relevé la partie civile. Pour corroborer ses dires, il renseigne que c’est l’université qui a fait la réforme des grades. ‘’Je ne peux pas inscrire mon grade dans le logiciel de l’université, s’est défendu Abdoulaye Diouf’’.
L’avocat de la défense, Me Ousseynou Ngom, après avoir sollicité que le prévenu soit reconnu coupable du délit d’usurpation de fonction, a réclamé la somme de 50 millions de francs CFA pour dédommager son client.
A la suite du parquet qui a requis l’application de la loi pénale, Me Seyba Danfakha a demandé le renvoi de son client des fins de la poursuite. ‘’On ne peut pas reprocher à Sidy Diop de faire preuve de légèreté, parce qu’il a soutenu être au courant que le dossier est classé sans suite, quand il a reçu la citation directe. Au moment des faits, Abdoulaye Diouf n’était pas encore un professeur assimilé. Le courriel date du 6 mai et le décret n’est tombé qu’au 15 septembre. Au moment des faits, il n’avait pas cette qualité, même s’il avait réussi au concours du Cames. Il n’y a pas de dénonciation calomnieuse. Aucune preuve d’une dénonciation calomnieuse n’a été rapportée’’, a plaidé Me Danfakha.
L’affaire mise en délibéré, le jugement sera rendu le 12 janvier 2022.