Le DG de l’Apix annonce une plainte contre X et appelle au civisme

A hauteur de la forêt de Mbao, 60 m de câble ont été volés avant-hier dans la nuit, par des individus non encore identifiés sur un chantier du TER. Le DG de l’Apix a annoncé une plainte contre X, pour interpeller les auteurs de ces actes, avant de lancer un message de civisme et de patriotisme, pour éviter que de pareilles situations ne puissent plus se reproduire.
Hier, une information faisant état du retard de plusieurs dizaines de minutes du Train express régional (TER) contrairement à ses habitudes, a fait le tour de la toile et dès les premières heures de la matinée. Plus tard, les autorités en charge de ce moyen de transport ont expliqué que le désagrément est dû à un vol de câble.
Selon le directeur général de l'Agence nationale pour la promotion de l'investissement et des grands travaux (Apix), le TER consacre des heures d’ouverture de 6 h à 22 h. De 22 h jusqu’au lendemain, il n’y a pas eu de fonctionnement du TER, à part les interventions sur le chantier. Avant-hier soir, précise Mountaga Sy, en dehors des heures de fonctionnement, il y a une intrusion sur la plateforme avec des actes de vandalisme et d’incivisme qui ont entrainé des vols de câbles enterrés. ‘’Ceux qui ont commis ce forfait, savaient très bien qu’ils avaient en face d’eux des câbles de basse tension. C’est des câbles de signalisation. Ils ont pu les déterrer, tirer des mous de 60 m de câble.
Ils ont procédé aux sectionnements. Nous avons en face de nous un câble d’une paire de 14, une de 28. Ceci a occasionné, le lendemain, à la reprise des travaux, le système de supervision de signalisation et de sécurité du TER qui a constaté l’absence de signal sur les capteurs qui détectent la présence du train sur le cantonnement. Ce qu’on appelle les compteurs d'essieux. Le tracé du TER est composé de 100 cantonnements d’essieux sur un linéaire donné, identifié et sécurisé’’, a indiqué M. Sy.
Donc, avec les trains de reconnaissance le matin, renseigne-t-il, ils ont remarqué tout de suite que le compteur d'essieux, sur cette zone, ne renvoyait pas son signal. Pour des raisons de sécurité, ils ont procédé à l’opération d’analyse, d’identification de la panne et tout de suite, le système de supervision a localisé le numéro du compteur d'essieux et la zone impactée. Les équipes se sont rendues sur le terrain et elles ont constaté les dégâts soulevés.
‘’C’est extrêmement dangereux. C’est un acte d’incivisme qu’on peut qualifier d’actes criminels. Depuis le matin (hier), comme le TER devait fonctionner en toute sécurité, nous avons procédé à ce qu’on appelle un pilotage à vue du TER dans cette zone-là. Sur un linéaire d’un kilomètre, il roule à une vitesse de 30 km/h pour des raisons de sécurité, afin de contourner le fonctionnement. En dehors de cette zone d’un kilomètre, nous fonctionnons à un rythme concevable, mais tout en surveillant, car nous avons des visiteurs qui ont commis ce forfait. Nous en appelons à l’esprit de civisme des Sénégalais, car je pense que prendre 60 m de câble sur un chantier réputé est dangereux et très grave’’, s’est désolé M. Sy.
Avant de poursuivre : ‘’Une enquête a été ouverte avec le groupement de la gendarmerie du TER qui est présent sur la voie, qui fait les opérations de contrôle et d’inspection. Nous avons remonté l’information. Une plainte va être déposée contre X et nous souhaitons identifier les acteurs. Depuis le début du projet jusqu’à nos jours, nous avons beaucoup misé sur la sécurité. Ce projet a été certifié. Nous avons un linéaire de 36 km. On ne peut pas mettre un gendarme sur chaque kilomètre de ce long de ce linéaire. Il y a des cabines de gendarmes qui sont réparties sur le linéaire. Mais je rappelle tout simplement que le civisme et la discipline priment sur toutes les opérations de répression. On a évité une catastrophe ferroviaire, car l’erreur a été retrouvée. Nous allons retourner au fonctionnement normal au plus tard demain dans la matinée.’’
‘’Quinze mille Sénégalais n’ont pas pu se rendre au travail ce matin, à cause de cet incident’’
En outre, Mountaga Sy a soutenu avoir fait hier, le long du trajet, des opérations de sécurisation avec ses équipes qui sont présentes, sous le contrôle des équipes de la Seter et de l’Apix. Les risques de ce genre d’acte peuvent être des accidents, des pertes de fonctionnement, l’électrocution, car ils ont eu lieu du côté du courant faible avec la commande des dispositifs d’appareil de voie (APV). Ces derniers, poursuit-il, indiquent le chemin du train pour qu’il puisse, d’une part, détecter, localiser la vitesse contrôler, mais, d’autre part, retrouver des commandes automatiques. ‘’Les conséquences sont dramatiques, dangereuses. Je pense que c’est important de communiquer aux Sénégalais ce projet qui a aujourd’hui démontré sa pertinence par rapport à la question de transport urbain dans la région de Dakar. Ce projet qui a un niveau d’affluence qui démontre que les Sénégalais l’ont épousé et se sont approprié du projet avec 5,5 millions de Sénégalais qui l’ont emprunté ses 100 premiers jours. Quinze mille Sénégalais n’ont pas pu se rendre au travail ce matin, à cause de cet incident, et cela pouvait être encore plus grave’’, a déclaré le DG de l’Apix sur un ton désabusé.
CHEIKH THIAM