Publié le 22 Jun 2022 - 16:16
ACTES DE VANDALISME

Le ras-le-bol des gérants de stations d’essence

 

Les derniers actes de vandalisme perpétrés sur certains de leurs sites ont fait déborder le vase. L'Association des gérants de stations-service (AGS), par la voix de son secrétaire général, crie son désarroi face à toutes les casses subies.

 

Ils n’ont pas perdu du temps pour alerter et crier leur ras-le-bol. En conférence de presse, les gérants d’essencerie disent ne plus vouloir de casses dans leurs stations-service. A la Maison de la presse Babacar Touré où ils ont fait leur déclaration, ils préviennent qu’ils ne se laisseront plus faire. "Après les évènements de mars 2021, nous croyions que nous n'allions plus être victimes de casses, de destructions impunies de nos biens, notre gagne-pain. Mais, vendredi dernier, des manifestants nous ont bien prouvé le contraire. Quatre stations ont encore été saccagées. C’est pourquoi nous exigeons de l'État une protection de nos biens, car non seulement nous employons des milliers de Sénégalais, mais aussi le gouvernement est le garant de la sécurité de chaque citoyen", a dit le secrétaire général de l'AGS, Ibrahima Fall. 

"Au mois de mars 2021, une infime partie de la population s'était déjà systématiquement attaquée aux stations-service. Suite à ces actes de vandalisme, nous avions, à l'époque, interpellé le ministre du Commerce, notamment pour bénéficier d'un certain dédommagement, car le système d'assurance ne prend pas en compte les émeutes. Mais depuis lors, rien n'a été fait. Et le bilan des pertes s'élève à un milliard cent millions de francs CFA, sans oublier le nombre important de pères et de mères de famille, plus de 450 précisément, qui se sont retrouvés au chômage depuis lors", regrette-t-il.

L’histoire semble se répéter. Et si rien n'est fait, cette association n'exclut pas de mettre la clé sous le paillasson. "Nous ne voudrions pas en arriver à certaines extrémités telles qu’arrêter toutes nos activités. Il ne faudrait pas que l’on nous pousse dans nos derniers retranchements. Une chose est sûre, nous n'allons plus nous laisser faire", se montre menaçant le SG. "Ce que les casseurs oublient, c'est que le fonds de commerce est sénégalais. Nous sommes des employeurs-locataires. Seul le logo, l'insigne, est étranger. Mais tout le reste, encore une fois, des fonds investis aux travailleurs, tout est local. La manifestation est certes un droit, mais manifester, ce n'est pas saccager et par la même occasion réduire à néant les efforts de valeureux citoyens qui participent au développement socioéconomique de leur pays", conscientise M. Fall.

En outre, l'AGS a sollicité l'intervention des chefs religieux, de la société civile, des autorités étatiques, etc., pour qu'à l'avenir, les gérants d’essencerie ne vivent plus une situation similaire. "Nous interpellons les khalifes généraux, l'évêque, les porteurs de voix, nos ministères de tutelle, bref, tous ceux qui pourraient faire évoluer les choses pour que l'on ne vandalise plus jamais nos sources de revenus et celles de plusieurs autres citoyens sénégalais", conclut Ibrahima Fall.

Mamadou Diop (Stagiaire)

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