Des environnementalistes exigent le décret d'application
Pour que la loi d'interdiction du plastique soit effective, des membres de différentes organisations de défense de l'environnement ont initié une marche nationale. Depuis deux semaines, ils sillonnent les villes et les villages, entre Dakar et Saint-Louis, pour sensibiliser les populations, mais surtout pour faire un grand plaidoyer auprès du président Macky Sall pour la signature du décret d'application contre le plastique.
Les déchets plastiques constituent de graves dangers actuels et futurs pour les populations du Sénégal. Raison pour laquelle des organisations de défense de l'environnement se sont levées comme un seul homme pour que la loi votée contre les déchets plastiques soit respectée.
C'est dans ce contexte qu'un groupe de jeunes environnementalistes, sous la houlette de Modou Fall alias "L’homme plastique", ont entamé, depuis 15 jours, une marche nationale. Arrivés samedi soir à Saint-Louis, "L’homme plastique" et ses camarades ont rencontré les populations locales avant de les inviter à bannir le plastique et à être plus responsables dans la gestion des déchets plastiques pour un Sénégal propre.
Mais pour Modou Fall et compagnie, cet objectif ne peut être atteint que si les plus hautes autorités de l'État font appliquer la loi dans toute sa rigueur contre les déchets plastiques. "Depuis deux ans, les plastiques sont interdits au Sénégal. Pourtant, ils continuent de circuler, parce qu'on n’a pas le décret d’application. Sans ce décret, tout le travail accompli depuis trente ans n’aura servi à rien. Donc, il est temps que l'État du Sénégal s’occupe de l’environnement, sinon on risque d'avoir des regrets dans les prochaines années’’, a dénoncé Modou Fall "L'homme plastique".
Des propos qui ont été renforcés par ceux du chargé des programmes et de la communication de l'organisation Sénégal Propre. Pour René Gomis, la première étape de la marche nationale entre Dakar et Saint-Louis a permis de mesurer auprès des populations leur désarroi et leur inquiétude face à la dégradation de l'environnement via les déchets plastiques. "Le Sénégal ne mérite pas toutes ces saletés. Et le plus cocasse dans ce drame, tous les déchets sont importés. La pêche, l'élevage, l’agriculture, tous ces secteurs subissent dangereusement les effets néfastes des déchets plastiques. Donc, le président Sall doit réagir en signant le décret d'application pour arrêter la catastrophe du péril plastique, parce que le Sénégal ne doit pas être la poubelle du monde", a fustigé M. Gomis.
IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS