Publié le 10 Nov 2022 - 01:58
CORRUPTION FORESTIERE

L’Ofnac et la DEFCCS cherchent des stratégies de lutte efficaces

 

La corruption dans le secteur forestier inquiète au plus haut degré la DEFCCS et l’Ofnac. Les deux entités ont initié un atelier à Tambacounda avec les acteurs forestiers de la région et ceux de Kédougou, pour trouver des stratégies de lutte efficaces contre ce fléau.

 

Entre la Direction des Eaux et forêts, chasses et de la Conservation des sols (DEFCCS) et l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), la collaboration dure depuis 2017. C’est dans ce sillage que s’inscrit la tenue de l’atelier d’élaboration de plans d’action de lutte contre la corruption dans le domaine de la gouvernance des ressources forestières dans les régions de Tambacounda et de Kédougou. Selon le colonel Babacar Dione, adjoint au directeur des Eaux et forêts, chasses et de la Conservation des sols, cette rencontre va permettre l’élaboration de plans d’action de lutte contre la corruption dans le secteur forestier et la gestion durable, dans la transparence, des ressources forestières.

Ainsi, l’atelier s’est voulu un cadre d’échanges et de partage en vue de trouver les outils appropriés et les stratégies pertinentes de prévention face aux risques de corruption dans le secteur forestier au Sénégal oriental. Une occasion importante de prendre des mesures concrètes dont les effets se feront sentir à court, moyen et long terme. Il a regroupé les collectivités territoriales, les forces de défense et de sécurité, les organisations professionnelles du secteur forestier et les partenaires techniques et financiers.

Le colonel Babacar Dione a insisté sur l’importance des biens et services écosystémiques fournis par les forêts. ‘’La vie de l’homme, dit-il, dépend fortement des ressources floristiques et fauniques’’. À l’en croire, les régions de Kédougou et de Tambacounda concentrent une bonne partie des potentialités floristiques et fauniques du Sénégal. C’est pourquoi, poursuit-il, la gestion des ressources forestières doit se faire dans le cadre d’une gouvernance harmonieuse et inclusive, pour assurer une exploitation rationnelle et durable au profit des générations actuelles et futures du pays.

À l’entame de son propos, le représentant de la présidente de l’Ofnac, Youssoupha Diallo, par ailleurs Chef du Département investigations, a remercié les partenaires du projet, à savoir : le ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, ainsi que la coopération allemande, à travers le projet Giz ‘’Renforcer une administration tournée vers l’avenir pour un développement durable au Sénégal-Doolel Admin’’.

Monsieur Diallo estime que le secteur forestier est au cœur du développement social, environnemental et économique de notre pays. Il est également un levier incontournable à l’émergence des régions, en particulier celles situées à l’est et au sud du Sénégal, reconnues pour la richesse de leur patrimoine forestier.

Convoitise

Le choix des régions de Tambacounda et de Kédougou de l’axe est, ainsi que celles de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou de l’axe sud pour la tenue des deux ateliers prévus, n’est pas fortuit. En effet, il se justifie par la richesse de leur patrimoine forestier et leur dynamisme dans les activités d’exploitation forestière qui contribuent à l’économie nationale, si l’on en croit Youssoupha Diallo. Également, dans ces deux régions, les pouvoirs publics font face, en permanence, au défi de préservation de la ressource.

Le représentant de l’Ofnac n’a pas manqué de revenir sur les objectifs de ces trois jours d’atelier. Il s’agit de ‘’partager les résultats de l’étude sur les vulnérabilités à la corruption dans le secteur extractif au Sénégal’’ ; ‘’élaborer des plans d’action de lutte contre la corruption dans le secteur forestier dans les régions de Tambacounda et de Kédougou’’ ; ‘’renforcer les capacités des acteurs clés de la gouvernance forestière, notamment des agents des eaux et forêts sur les procédures de traitement du contentieux’’.

Cet atelier coïncide avec la tenue de la Cop 27 sur le changement climatique en Égypte.

En effet, étant entendu que les ressources forestières constituent des produits stratégiques indispensables pour réaliser et consolider un développement durable des terroirs, celles-ci, dans le même temps, font l’objet de convoitise donnant lieu à une prolifération de pratiques illicites. D’où l’urgence de mettre en place, selon les acteurs, un dispositif de prévention des pratiques de fraude et de corruption qui sont nuisibles à l’émergence de l’économie forestière et à la préservation des ressources de la faune et de la flore.

Depuis, mai 2017, date du début du partenariat avec la Direction des Eaux et forêts, chasse et de la Conservation des sols, M. Diallo souligne que des progrès encourageants ont été enregistrés, notamment le renforcement du cadre juridique et institutionnel (nouveau Code forestier), ainsi que des moyens humains, matériels et financiers, l’espoir est permis.

Boubacar Agna Camara (Tambacounda)

 

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