Publié le 20 Oct 2023 - 15:13
SANTÉ MATERNELLE ET ATTEINTE DES ODD AU SÉNÉGAL

Des progrès et un long chemin à parcourir

 

Au Sénégal, la santé maternelle, néonatale et infantile a fait des progrès révélés, hier, par le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS). Mais le chemin est encore long pour atteindre les Objectifs de développement durable de 2030.

 

Au Sénégal, renseigne le docteur Abibou Ndiaye, le ratio de mortalité maternelle est passé de 392 décès/100 000 naissances vivantes (NV) en 2012 à 236/100 000 naissances vivantes en 2017. La mortalité néonatale est passée de 26 à 21 pour 1 000 naissances vivantes entre 2012 et 2019, la mortalité infanto-juvénile est passée de 65 à 37 pour 1 000 naissances vivantes entre 2012 et 2019. Le secrétaire général (SG) du ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) l’a rappelé, hier, lors de la cérémonie de remise d'équipements médicaux, dans le cadre du projet Owod.

Pour arriver à ces résultats, il a cité la décentralisation de la formation des agents de santé dans les régions, l'amélioration de la disponibilité des ressources humaines dédiées à la prise en charge de la santé du couple mère-enfant par le recrutement dans la Fonction publique et la contractualisation de plus de 2 000 sages-femmes d'État, d'Infirmiers et de médecins, la priorisation de la spécialisation des médecins en gynécologie-obstétrique, pédiatrie, anesthésie-réanimation en leur octroyant des bourses, la politique intensive d'équipements et logistiques, l'amélioration de la disponibilité des produits et intrants d'importance vitale pour la santé de la mère et de l'enfant, jusqu'au dernier kilomètre, le renforcement des soins obstétricaux et néonatals d'urgence pour une meilleure accessibilité de la prise en charge des complications obstétricales.

Le Dr Ndiaye souligne aussi l'intensification de la prise en charge intégrée des maladies de l'enfant au niveau clinique et communautaire, le renforcement de la couverture sanitaire universelle avec la gratuité de la césarienne et des soins chez les enfants de moins de 5 ans, le renforcement du Programme élargi de vaccination qui passe de 6 à 12 antigènes avec l'introduction de nouveaux vaccins comme l'hépatite B, le rotavirus, le pneumocoque, l'Haemophilus Influenzae et l'Human Papilloma Virus, la mise en œuvre d'un plan intégré de communication avec des campagnes nationales et de proximité sur la santé de la mère et de l'enfant.

La mise en œuvre de toutes ces stratégies, poursuit-il, a été facilitée et soutenue par l'existence d'une société civile dynamique et d'une politique de santé communautaire et l'appui constant des partenaires techniques et financiers.

Toutefois, il y a des écueils. ‘’Le Sénégal continue de faire face à des défis pour la santé maternelle, néonatale et infantile à l'atteinte des Objectifs de développement durable de 2030 fixés à moins de 70 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes, de 12 décès néonatals pour 1000 naissances vivantes et de 25 décès d'enfants de moins de 5 ans pour 1 000 naissances vivantes’’, constate le secrétaire général du ministère de la Santé.

En effet, il renseigne que l'équité dans l'accès aux soins continue de retenir l'attention du département et du gouvernement du Sénégal. ‘’Loin d'être exhaustifs, les défis se résument au recrutement et à la rétention des spécialistes dans les zones périphériques et éloignées, à la persistance des diverses barrières socioéconomiques et culturelles qui empêchent les femmes d'avoir accès aux Sonu pendant la grossesse et l'accouchement, la redynamisation des soins de santé primaires avec le renforcement des programmes relatifs aux agents de santé communautaire pour réduire les inégalités, à la continuité des services SRMINIA/N en période d'épidémies ou de crises multiformes, à la meilleure prise en compte du secteur privé dans la mise en œuvre des programmes SRMNIA’’, liste-t-il.

C’est dans ce contexte qu’intervient la réception du matériel médical d'une valeur d'environ 1,5 milliard F CFA (2 581 696 de dollars) offert par l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).

Ainsi, la directrice technique adjointe, Dr Fatou Ndiaye, espère qu’il contribuera à améliorer la santé des populations des zones d'interventions du projet USAID Owod. Ce don médical est censé améliorer l'offre et la qualité des services dans 58 points de prestations de services dans trois directions régionales de la santé du projet Owod, à savoir Diourbel, Kolda, et Tambacounda.

Docteure Ndiaye de révéler que d'autres équipements médicaux vont venir, d'ici la fin du projet, pour les régions de Sédhiou et de Kédougou, dans l'optique d'améliorer l'offre et les soins de qualité.

Ainsi, ce premier don, renseigne-t-elle, comprend des équipements pour les blocs opératoires (kits d'instruments pour chirurgie générale et gynécologie), pour l'électrification des infrastructures (transformateur), la réanimation des nouveau-nés (table chauffante), les consultations générales (table salle d'attente), les salles d'accouchements (kits d'accouchements), les formations en gynécologie et néonatologie (mannequins), mais aussi du matériel pour la réadaptation (fauteuils roulants).

Au cours de 2023, promet-elle, Owod fournira également des subventions de financement directes d'environ 500 millions F CFA aux directions régionales et districts sanitaires pour couvrir les autres besoins en équipement. 

CHEIKH THIAM