La lutte contre l’automédication et les médicaments de rue
Venus des régions de Saint Louis, Louga et Matam, les acteurs communautaires de l'axe Nord se sont imprégnés de la pharmacovigilance et de la loi 06-2023 portant sur la pharmacie. Une rencontre qui touche la base, afin de la familiariser avec les missions de l'Agence Sénégalaise de Réglementation Pharmaceutique (ARP) et des dangers des effets indésirables des médicaments contrefaits.
Les acteurs communautaires jouent un rôle important à la base. Ils participent activement à la mise en œuvre des activités de santé au niveau communautaire. Leur principal rôle est d’inciter les populations de leur localité à promouvoir des comportements favorables à la santé. Ainsi, pour la vulgarisation de la loi 06-2023 portant sur les produits pharmaceutiques et la pharmacovigilance, l'Agence Sénégalaise de Réglementation Pharmaceutique (ARP) a réuni une quarantaine d'acteurs autour de la question à Saint-Louis. Une rencontre qui a permis aux participants d’échanger leurs expériences et de recevoir de nouvelles connaissances.
Pour la présidente des Badienou Gox du district sanitaire de Podor, Deudeu Fall, l’atelier a été une occasion pour leur ouvrir les yeux sur les dangers des médicaments de qualité inférieure ou falsifiés. « Dans certaines zones surtout rurales, les médicaments sont souvent acquis dans les marchés ou loumas. Ce qui n'est pas sans danger, parce que pouvant produire des effets indésirables. Mais, grâce à l'agence sénégalaise de Réglementation pharmaceutique, nous savons maintenant à qui s'adresser en cas de complications suite à une prise de médicament. Mais aussi qui on peut contacter rapidement et par quelle procédure pour le signaler. En dehors des médecins-chefs de districts, un contact nous a été donné par l'Arp pour une prise en charge. Nous sommes renforcées sur la réglementation pharmaceutique et nous sommes bien armées pour mieux sensibiliser les populations”, a expliqué Deudeu Fall.
Pour la présidente des badienou gox du district sanitaire de Podor, un vaste chantier les attend pour inverser la tendance de l'automédication et l’arrêt d'achat de médicaments hors des structures dédiées. “Beaucoup de médicaments ne sont pas produits au Sénégal. Donc, avant d’utiliser un produit, il faut aller voir le médecin pour la prescription d'ordonnance pour qu'en cas d'effets indésirables avoir un interlocuteur valable. C'est pourquoi nous conseillons aux patients de se rendre dans les structures sanitaires pour se faire consulter par des professionnels pour la prescription d'ordonnances”, a ajouté Mme Fall.
Les acteurs communautaires se sont également réjouis des échanges avec les responsables de l'Arp. A en croire la porte-parole du jour, les débats ont permis d’en savoir plus sur la pharmacovigilance. “Aujourd'hui, nous sommes mieux outillés sur la question, à savoir sur la notification, sur les effets indésirables qu'on peut rencontrer sur les médicaments, vaccins et tout autre produit pharmaceutique. Cela va nous aider considérablement à mieux communiquer avec les populations à la base”, a déclaré Deudeu Fall.
Dr Fatou NDIAYE, pharmacienne à l’Arp, s’est félicitée de l’engagement des acteurs communautaires qui ont été très réceptives. Elles sont déjà prêtes, a poursuivi Dr Ndiaye, pour partager à la base les missions de l'agence et la nouvelle loi sur les produits pharmaceutiques.
IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS