Les ‘’riches’’ accusés de faire main basse sur le foncier
La question foncière est source de tensions et de conflits à Thiès. Un regroupement d’ouvriers de la ville monte au créneau pour dénoncer la distribution faite des 500 ha de la forêt déclassée de Mbour 4.
Un collectif dénommé Cercle des ouvriers de Thiès appelle à ‘’démocratiser’’ la distribution du foncier de la nouvelle ville de Mbour 4, une forêt à la périphérie de Thiès, déclassée sur instruction du chef de l’État pour répondre au besoin d’habitat exprimé par des populations.
Le collectif dans lequel sont représentés les marchands ambulants, les poissonniers, les conducteurs de motos-taxis ainsi que des maçons et des mécaniciens…, ‘’fustige la clé de répartition des terrains de Mbour 4’’.
Saluant la décision du chef de l’État de déclasser 500 ha pour en faire des parcelles à usage d’habitation, dans le cadre d’une nouvelle ville, le collectif a dénoncé, lors d’un point de presse, le mode de distribution qui a laissé en rade des couches de la population qui en ont le plus besoin au profit des personnes nanties.
Abdoulaye Dieng, président du Cercle des ouvriers de Thiès, souligne que 52 ha ont été dédiés aux ouvriers de Thiès. Or, dénonce-t-il, ‘’après le travail abattu par le chef de l’État, lors de son séjour à Thiès en février, rien n'a été respecté’’.
Selon ses dires, des ‘’millionnaires ou des milliardaires accaparent le foncier de Mbour 4’’ pour le revendre. Alors que des citoyens thiessois ont déposé des demandes de parcelles depuis 1997.
Ainsi, les membres du Cercle des ouvriers de Thiès appellent les autorités administratives à leur venir à l’aide. Ils réclament beaucoup plus d'espaces pour mener à bien leurs activités. Ils ont aussi lancé un cri du cœur pour alerter sur leurs conditions de travail difficiles.
Sur la même lancée, ils ont dénoncé les cas de vols récurrents constatés dans leurs ateliers. “L’État est en mesure de savoir qui a besoin de terrain pour construire et qui n’en a pas besoin’’, relève M. Dieng qui appelle à “démocratiser“ la distribution du foncier de cette nouvelle ville en devenir où sont prévues beaucoup d’infrastructures et par où devra transiter le TER à partir de l’AIBD. Il met en garde contre toute réplique du contentieux foncier qui avait émaillé l’érection de la Zone d’aménagement concerté (Zac) de Thiès en 2004.
L’affaire Mbour 4 Extension avait défrayé la chronique quand, de nombreux logements considérés comme irréguliers, parce qu’empiétant sur la forêt classée, avaient été démolis par la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos). Interpellé par des habitants de ce quartier, le chef de l’État, en visite à Thiès, avait décidé de déclasser une partie de la forêt, pour régulariser la situation.
Ndeye Diallo (Thiès)