Les objectifs pour l’Agenda 2063
Chargée de projets genre et santé sexuelle et reproductive à l’ONU Femmes, bureau régional, Dieynaba Ndao a décliné, hier, les objectifs à atteindre dans le cadre de la lutte contre les violences basées sur le genre, d’ici 2030.
L'Afrique de l'Ouest et du Centre a l'une des populations les plus jeunes du monde et un fort potentiel de développement, mais elle est confrontée à des défis importants, notamment les conflits, l'instabilité politique et l'urgence climatique. Malgré la lenteur des progrès sur l'ODD 5, certains succès existent, comme l'adoption d'une loi sur le mariage des enfants en Sierra Leone.
Cependant, les défis demeurent, incluant les lois antiavortement, les taux élevés de violence de genre et les menaces contre les lois existantes. Les différentes formes de violence à l'égard des femmes et des filles dans cette partie du continent noir comprennent la violence exercée par le partenaire intime, y compris les violences physiques, sexuelles et émotionnelles, la violence sexuelle liée aux conflits, la violence économique (ou émotionnelle), les mariages forcés et précoces, les mutilations génitales féminines, la traite des êtres humains, les crimes d'honneur et la violence facilitée par les technologies numériques.
Hier, lors d’un forum des médias sur l'élimination de la violence contre les femmes et les filles en Afrique, sur le thème ‘’Respect des droits humains et autonomisation des femmes’’ organisé par le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l'environnement (Remapsen), la chargée de projets genre et santé sexuelle et reproductive à l’ONU Femmes a confié que l'Agenda Afrique 2063 propose un plan d'action urgent pour les droits des femmes et des filles.
L'égalité des sexes, d’après la docteure Dieynaba Ndao, est synonyme d'identité africaine et ne doit pas être considérée comme un programme occidental. Selon elle, 40 % des femmes en Afrique de l'Ouest ont subi une forme de violence ; la prévalence des mutilations génitales féminines est de 28 %, pouvant aller jusqu'à 95 % dans certains pays. De plus, 39 % des filles ont été mariées avant l'âge de 18 ans et 45 % des utilisatrices de Facebook et de Twitter ont déjà été victimes de VBG, lors de l'utilisation des médias sociaux.
Au niveau mondial, a-t-elle poursuivi, les filles et les jeunes femmes en situation de handicap sont dix fois plus victimes de violence. La montée de l'extrémisme violent et les crises humanitaires ont exacerbé les VBG, en particulier dans la région du Sahel.
Concernant l’Agenda 2063, Dr Ndao a précisé que son organisme s'engage à assurer l'égalité d'accès à une éducation de qualité pour tous les garçons et les filles à tous les niveaux, y compris la formation professionnelle, d'ici à 2063.
Pour l’emploi des jeunes, il faut réduire le taux de chômage des jeunes à moins de 10 %, en créant des opportunités par le biais d'initiatives ciblées en faveur de l'emploi des jeunes et d'un soutien à l'entrepreneuriat.
Elle a également souligné la nécessité d'augmenter le nombre de femmes occupant des postes à responsabilité et de veiller à ce que les femmes occupent au moins 50 % des postes de direction élus et nommés au sein du gouvernement et du secteur privé d'ici à 2063.
Pour l’accès aux soins de santé, il faut garantir l'accès universel aux services de santé sexuelle et reproductive pour les femmes et les jeunes, y compris les services de planification familiale et de santé maternelle.
Pour la protection juridique et sociale, elle est d’avis que les cadres juridiques et les systèmes de protection sociale doivent protéger les droits des femmes et des jeunes, en particulier dans les situations de vulnérabilité telles que les conflits et les déplacements. ‘’Il est aussi essentiel de promouvoir la culture numérique et l'accès aux technologies chez les femmes et les jeunes, en encourageant l'innovation et l'esprit d'entreprise dans l'économie numérique. Il faut accroître l'inclusion financière des femmes et des jeunes en garantissant l'accès à des services financiers abordables et en promouvant l'autonomisation économique par le biais de facilités d'épargne et de crédit’’, indique Mme Ndao.
Concernant la résilience climatique, la chargée de projets genre et santé sexuelle et reproductive à l’ONU Femmes souhaite renforcer la résilience des femmes et des jeunes face aux effets du changement climatique grâce à l'éducation, à des pratiques agricoles durables et à des stratégies d'adaptation.
CHEIKH THIAM